Les représentants de plus de 70 pays se réunissent dimanche à Istanbul pour "accroître la pression" sur le régime syrien et le pousser à mettre en oeuvre le plan Annan de sortie de crise qu'il s'est engagé à appliquer tout en continuant de bombarder les zones rebelles. Les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, des principales puissances européennes et de plusieurs pays arabes participeront à cette seconde conférence des "Amis de la Syrie", où l'opposition syrienne sera représentée par sa principale coalition, le Conseil national syrien (CNS). Le chef du CNS, Burhan Ghalioun, a appelé samedi les Amis de la Syrie à armer les rebelles. "Le CNS exprime les demandes du peuple syrien. Nous avons appelé plusieurs fois à l'armement de l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles). Nous souhaitons que la Conférence des amis de la Syrie accède à cette demande", a déclaré M. Ghalioun à la presse. Selon la Turquie, pays hôte qui accueille sur son sol 18.000 réfugiés syriens, "l'objectif principal de ce forum (sera) d'accroître la pression sur le régime syrien pour que cesse la répression sanglante" qui a fait environ 10.000 morts en un peu plus d'un an, selon l'ONU. "Des sanctions additionnelles contre le régime syrien seront au menu des discussions", a ajouté un responsable turc. Il s'agira surtout de contraindre le régime à respecter son engagement de mettre en oeuvre le plan de paix en six points présenté par Kofi Annan. Le plan Annan, l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, préconise la cessation de toute forme de violence par toutes les parties sous supervision de l'ONU, la fourniture d'aide humanitaire aux zones affectées par les combats et la libération des personnes détenues arbitrairement. Vendredi, le ministère syrien des Affaires étrangères a affirmé que "la bataille pour faire tomber l'Etat en Syrie est terminée une fois pour toutes", ajoutant qu' "une autre bataille a commencé, celle de la consolidation de la stabilité et la construction de la nouvelle Syrie". D'importants acteurs seront absents d'Istanbul, dont la Russie et la Chine, principaux soutiens du régime syrien. Kofi Annan et le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon seront également absents, de même que l'Irak, qui assure la présidence de la Ligue arabe.