Le président du Mouvement de la Société pour la Paix, Bouguerra Soltani a proposé mercredi à Alger devant les membres du Forum des chefs d'entreprises (FCE), un "modèle économique algérien" qui repose sur une "libéralisation totale" de l'initiative économique. Le MSP, qui constitue avec le mouvement Ennahdha et le mouvement El-Islah "L'Alliance de l'Algérie verte"(AAV), a présenté les axes du programme économique de l'Alliance en prévision des législatives du 10 mai prochain en présence des membres du FCE. "Nous voulons un modèle économique algérien", a dit M. Soltani estimant que "l'absence d'un tel modèle a fait que l'Algérie se trouve ballotée entre les expériences des différents Etats et tarde à prendre des décisions majeures à tous les niveaux". Le modèle auquel appelle l'AAV repose sur une "libéralisation totale et inconditionnelle de l'initiative économique et de l'investissement dans tous les secteurs", a précisé le président du MSP qui a préconisé de "favoriser l'investissement par rapport au commerce afin d'assurer le bien-être du citoyen et diversifier les sources de revenus dans le cadre d'un marché régulier et compétitif marqué par la solidarité nationale et les relations humaines". Par ailleurs, M. Soltani a mis en garde contre l'envolée de la facture des importations affirmant que la réduction de la facture des produits alimentaires et des médicaments constitue l'une de ces priorités. "Après la tragédie nationale, nous avons assisté à l'émergence de nouveaux riches", a-t-il fait remarquer. S'agissant du volet de l'investissement, l'AAV s'attellera à hisser la compétitivité des entreprises en éliminant l'économie informelle et la règle 49-51% ou du mois la limiter aux secteurs stratégiques, la révision de la politique du foncier industriel, donner aux investisseurs des avantages fiscaux préférentiels. Pour encadrer ces propositions, l'Alliance propose la mise en place d'un ministère de l'économie, des administrations régionales et un observatoire de change. Par ailleurs, l'AAV promet de mettre "les hydrocarbures au service du développement" à travers le soutien de l'infrastructure et l'amélioration du climat de l'investissement qui constitue l'un des principaux objectifs de l'AAV. Le développement économique, selon l'AAV, repose sur quatre axes : le règlement de la crise du chômage par des solutions économiques, la réduction des cercles de la pauvreté et la marginalisation à travers la libéralisation de l'initiative économique et l'encouragement de l'investissement productif, la maîtrise du pouvoir d'achat et la promotion de l'habitat par de mesures qui garantissent la justice sociale en toute transparence. Ce développement ne saurait être réalisé avec des "partenaires économiques et commerciaux qui réclament sans cesse leurs droits et contribuent peu aux charges sociales", selon M. Soltani qui a fait savoir que l'AAV acceptait 37 sur les 50 propositions présentées par le FCE comme un plan d'urgence pour réaliser la croissance. "Les propositions répondent partiellement aux préoccupations de l'AAV mais ne présentent par les garanties suffisantes pour atteindre une croissance qui oscille entre 8 et 10%", a-t-il poursuivi. Il a appelé à l'ouverture d'un "dialogue profond" sur les 12 autres propositions notamment celles relatives aux relations de l'Algérie avec les institutions internationales. L'AAV s'oppose à une seule proposition du FCE celle relative à l'adoption du week-end universel (samedi-dimanche) au lieu de vendredi-samedi actuellement car il s'agit selon lui d'une "partie de la souveraineté nationale". Il a enfin souligné l'importance d'approfondir le débat sur la politique économique nationale. La rencontre s'est déroulée en présence de Hamlaoui Akkouchi, secrétaire général du mouvement El-Islah au côté du représentant du SG du mouvement Ennahdha et la président du FCE, Rédha Hamiani.