Les ministres des Affaires étrangères des pays du G8 ont condamné jeudi à Washington les opérations d'otage contre rançons pratiquées par l'organisation terroriste Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Les ministres du G8 "ont réitéré leur condamnation absolue du terrorisme sous toutes ses formes, y compris la recrudescence de la prise d'otages telle que pratiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique qui remplit ses coffres avec l'argent des rançons provenant des kidnappings", souligne, entre autres, leur communiqué final publié à l'issue de leur réunion tenue dans la capitale fédérale américaine. Dans la partie consacrée au terrorisme, les ministres des 8 plus grandes puissances mondiales (Etats-Unis, Russie, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) ont souligné leur "préoccupation" par la présence continue du terrorisme notamment dans le Sahel et dans le Maghreb, au Nigeria, en Somalie, au Yémen, en Afghanistan et au Pakistan notamment. En outre, ils disent "reconnaître que la nature complexe des transformations politiques dans le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord rendent cette région cruciale pour traiter l'évolution des risques terroristes d'Al-Qaïda". Par ailleurs, les chefs de la diplomatie du G8 "ont souligné l'importance des stratégies antiterroristes globales et se sont engagés à poursuivre les efforts visant à saper la capacité d'Al-Qaïda et ses organisations affiliées". En outre, ils affirment "reconnaître la nécessité de promouvoir la bonne gouvernance, la réduction de la pauvreté et de la corruption, l'amélioration de l'éducation, le respect de la liberté religieuse et de répondre aux besoins humanitaires fondamentaux pour contribuer à saper les organisations terroristes et leurs partisans". Aussi, constatent-ils, dans certaines régions, les groupes terroristes "ont renforcé les opportunités pour développer des partenariats de complaisance avec des réseaux criminels organisés, en lien avec les trafics de drogue et d'êtres humains, la contrebande d'armes, le blanchiment d'argent, la piraterie, et la prise d'otages contre rançon". A ce propos, ils ont affirmé la nécessité d'appuyer "les efforts collectifs visant à mobiliser les ressources internationales pour identifier, prévenir, saper et démanteler la criminalité transnationale organisée ainsi que les liens et les connexions qui existent, dans certains cas, entre les réseaux criminels et les organisations terroristes". Saluant l'annonce d'un Coordonnateur de l'ONU chargé du contre-terrorisme, les ministres des Affaires étrangères du G8 ont souligné le "rôle central" que l'ONU doit continuer à jouer dans la lutte mondiale contre le terrorisme. Ils ont aussi relevé l'importance de la mise en oeuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité relatives à la lutte contre ce fléau. Les ministres se sont félicités aussi du lancement, à l'initiative des Etats-Unis, du Forum mondial contre le terrorisme (GCTF) et ses premières réalisations. Le GCTF, rappelle-t-on, a été lancé en septembre dernier à New York par 30 pays membres fondateurs dont l'Algérie qui préside durant deux années avec le Canada l'un des 5 groupes de travail, consacré au renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel et dont une première réunion s'était tenue en novembre dernier à Alger.