Les discussions ont repris dimanche à Ouagadougou entre l'ex-junte et la classe politique malienne pour fixer la durée de la transition et tenter de désamorcer la crise dans le Nord malien, contrôlé depuis deux semaines par plusieurs groupes armés. Le ministre burkinabè Djibrill Bassolé (Affaires étrangères) et le ministre ivoirien Adama Bictogo (Intégration africaine), ont retrouvé vers 16H30 (locales et GMT) les parties maliennes pour leur soumettre les propositions du président burkinabè Blaise Compaoré, médiateuráde la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dans la crise malienne, selon une source proche des discussions. Ils se sont efforcés auparavant de "rapprocher les positions" après des désaccords samedi entre les ex-putschistes qui ont renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré (ATT), les politiques et les représentants de la société civile du Mali. La durée de la transition est l'une des pommes de discorde, après l'investiture jeudi du président par intérim Dioncounda Traoré. Son intérim doit durer 40 jours selon la Constitution. Mais l'accord politique obtenu par la Cédéao prend acte de l'impossibilité de tenir ce délai. Des partisans de l'ex-junte militaire souhaitent que les putschistes d'hier prennent la relève à l'issue de cette période. Mais le front anti-junte veut que le nouveau président dirige une transition de 12 ou 15 mois, que clôtureront des élections présidentielle et législatives. Un Premier ministre doté des "pleins pouvoirs" doit être désigné à la tête d'un gouvernement d'"union nationale", qui comptera probablement des militaires. Outre la transition, la question du Nord malien figure au menu de la rencontre de Ouagadougou qui réunit quelque 80 participants. Nombreux sont ceux qui ont demandé, en cas d'échec du dialogue, une intervention militaire de la Cédéao - qui en brandit la menace - aux côtés des forces armées maliennes pour reconquérir cette partie du pays. Le Nord malien est, depuis deux semaines, aux mains des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et de groupes armés. Certains proposent donc de lancer un ultimatum aux groupes armés pour les forcer à venir à la table des négociations.