Le parti du Front des Forces Socialistes (FFS) donne la priorité à l'instauration de la démocratie et des libertés comme préalables à un développement durable, a fait valoir, mercredi à Alger, le président du comité éthique et conseiller économique du parti, Mohand Amokrane Cherifi. Invité du Forum des chefs d'entreprises (FCE) pour présenter le programme économique de son parti, M. Cherifi précise que pour le FFS, "tout part du politique et revient au politique", que "la politique doit prévaloir sur tout le reste", et que "la priorité c'est la politisation et l'éveil des consciences politiques". Insistant sur l'indispensable volonté politique pour développer l'économie, le FFS préconise de "rétablir le dialogue avec la population, ainsi que la confiance du peuple en ses institutions et en l'Etat", a-t-il dit, tout en reconnaissant la complexité de l'objectif. Pour le plus vieux parti de l'opposition, l'analyse montre qu'à la base des intérêts économiques, "il y a un contrat démocratique, une règle du jeu et un consensus politique basé sur les principes d'un Etat constitutionnel". M. Cherifi a ajouté que pour le FFS la primauté était à un Etat démocratique, et à un Etat de droit, pour la concrétisation desquels le parti propose un débat national sur des options politiques et la réunion des conditions d'un débat économique. L'expert a également affirmé le "pragmatisme" de son parti et sa conception du développement économique basée sur les réalités d'aujourd'hui, tout en observant qu'un "consensus économique et social viendra renforcer le consensus politique". "La priorité aujourd'hui du FFS est de passer un discours politique à la population pour en éveiller la conscience politique car on a beau tracer des programmes économiques, si le politique n'avance pas, on ne fera rien sans l'adhésion de la population", a-t-il martelé. Pour ce faire, le FFS dit avoir choisi le contact direct avec les citoyens pour leur dire les choses "en toute franchise et en toute sincérité". "Nous avons un devoir de vérité et nous n'avons plus le droit de mentir aux gens, et pour gagner la confiance il faut associer tout le monde", a-t-il enchaîné. Une fois au parlement, les députés FFS "essayeront par tous les moyens d'influencer le système, prendre en charge les aspirations des populations", a encore souligné l'orateur. Sur un autre volet, M. Cherifi a soutenu que la libre circulation des Algériens était une question de dignité et de fierté nationale, affirmant que le FFS "n'acceptait pas que des Algériens soient empêchés de circuler librement, alors que l'échange de marchandises est libre". "Faire sentir à l'Algérien que sa vie est aussi précieuse que n'importe quel citoyen d'un autre pays est le début du rétablissement de la confiance des Algériens dans leurs institutions", a encore déclaré ce cadre.