Les partis politiques en lice pour les législatives 2012 ont cadré dimanche leur discours de campagne sur le lien jugé indissociable entre stabilité politique et développement économique et social. En ce huitième jour de campagne, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a appelé, depuis Jijel, les Algériens à la ''vigilance'' pour consolider la paix et la stabilité du pays et conforter le développement socioéconomique. A ses yeux, la paix et la stabilité ''conditionnent le développement socioéconomique''. Il a toutefois précisé que le RND ''n'est ni pour le socialisme, ni pour le libéralisme, mais pour les programmes pouvant assurer le développement harmonieux du pays et le bien-être de ses citoyens''. Sous cet angle, Ahmed Ouyahia a évoqué ''la vision future'' qui présidera au développement socioéconomique, avec en fond de toile ''un allègement des procédures bureaucratiques, l'octroi des marchés publics aux jeunes entrepreneurs, l'encouragement et la promotion de l'entreprise publique et privée, le développement du tourisme local et le soutien aux agriculteurs''. ''Consommons algérien'' a-t-il dit, souhaitant que ce principe devrait ''entrer dans le vocabulaire quotidien des Algériens et ne doit pas rester un slogan creux''. De son côté, à Mascara, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a misé sur les investissements porteurs de croissance économique et sociale. Pour M. Belkhadem, la "décennie noire" et la désertification sont autant de facteurs qui ont poussé à l'exode rural, pénalisant ainsi le développement local. Il a assuré que les futurs députés FLN prendront en charge cette question qu'ils concrétiseront en projets de développement. Le signal du ''changement voulu par le peuple'' sera donné le 10 mai prochain, a assuré pour sa part à Tolga (Biskra) le président du parti Ahd 54, Ali-Faouzi Rebaïne. "Vous serez les auteurs du changement'', a-t-il déclaré à l'adresse de l'auditoire, rappelant que les candidats de son parti à l'élection de députés n'ont, selon lui, ''d'autre préoccupation que de servir l'Algérie'' et détiennent "les compétences nécessaires''. Pour lui, il est ''temps de tourner la page pour aborder un nouveau chapitre'', souhaitant ''ouvrir les portes pour les investisseurs algériens'', et soutenir ''les agriculteurs en leur permettant d'accéder à la propriété des terres qu'ils cultivent et en leur accordant des crédits et toute l'aide nécessaire''. Son parti entend également consacrer de ''nouvelles traditions politiques, fondées sur la décentralisation des activités économiques et sociales''. A Jijel, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a quant à lui plaidé une "révision" de la politique économique actuelle qui est "axée sur la consommation des produits étrangers dont les factures sont réglées par les ressources du sous-sol algérien''. Il a estimé que cette ''politique de consommation'' s'appuie sur l'exploitation de ressources naturelles qui se raréfient''. Pour le FNA, la "reconstruction" des fondements du système économique sera opéré notamment par "l'adoption" de nouvelles lois qui "incitent à investir dans le pays, à libérer les potentialités juvéniles et à raffermir la citoyenneté''. A Mostaganem, le président du Mouvement des nationalistes libres (MNL), Abdelaziz Ghermoul a tablé sur de "nouvelles compétences pour construire une "Algérie nouvelle". "Le peuple est lassé" de voir au parlement les "mêmes personnes et les mêmes partis", qui ne vont à la rencontre des citoyens, "qu'une seule fois tous les cinq ans", à l'occasion des échéances électorales, a-t-il déploré, appelant au "vote sanction" contre ces élus. La présidente du Parti de l'équité et de la proclamation (PEP), Naima Salhi, a par contre, à Djelfa, construit son discours de campagne sur "l'impératif de ne pas laisser le champ libre aux tenants du boycott''. Elle a indiqué que le PEP considère "ceux qui appellent au boycott ou tenteront la fraude durant ce scrutin +comme des aventuriers+ qui veulent entraîner le pays vers l'abîme et le dérapage sécuritaire".