Le représentant du Front Polisario à l'ONU a déclaré mardi soir à New York que le Conseil de sécurité est resté attaché, dans sa résolution sur le Sahara occidental, à la légalité internationale à travers son appel au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le Conseil de sécurité de l'ONU, rappelle-t-on, a adopté une résolution sur le Sahara occidental dans laquelle il réaffirme la solution permettant "l'autodétermination du peuple sahraoui", insistant sur la nécessité d'une totale liberté de mouvement de la Minurso (Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental). "Le Front Polisario exprime sa reconnaissance aux membres du Conseil qui, malgré les intrigues et subterfuges de certains, sont restés attachés au respect de la légalité internationale en reprenant dans leur résolution la substance du dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU", a souligné M. Ahmed Boukhari dans un point de presse tenu à l'issue de l'adoption de cette résolution par l'organe de décision de l'ONU. Dans ce sens, a-t-il poursuivi, le Conseil "continue à réitérer, comme d'ailleurs l'Assemblée générale de l'ONU, son soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à réaffirmer que l'objectif des négociations entre les parties est de parvenir à une solution qui garantit ce droit inaliénable". Dans ce contexte, le représentant sahraoui a relevé que le Conseil de sécurité a, de nouveau, "pris note de la proposition du Front Polisario, préconisant la tenue d'un référendum d'autodétermination incluant légitimement l'option de l'indépendance". La tenue de ce référendum, a-t-il poursuivi, "est la raison d'être de la Minurso et de l'implication du Conseil de sécurité dans la décolonisation du Sahara occidental". Qui plus est, a-t-il fait valoir, le Front Polisario estime que le Conseil de sécurité "doit assumer ses responsabilités en vertu de l'adoption du Plan de règlement et des accords de Houston pour mener à son terme le processus de décolonisation du Sahara occidental par le biais d'un référendum d'autodétermination juste et régulier qui est et restera la seule voie viable, pacifique et démocratique, que personne ne peut remettre en cause". Par ailleurs, M. Boukhari a observé que ''malgré l'opposition déclarée de la France, la résolution prend pleinement en compte l'insistance du Secrétaire général de l'ONU sur la nécessité de permettre à la Minurso de jouir de la liberté totale de mouvement et de contacts avec tous les partenaires sur le terrain dont le peuple sahraoui, les défenseurs des droits de l'homme, les médias et les observateurs". En outre, le Conseil "a attiré l'attention sur les entraves et obstacles créés par le Maroc dans les activités de la Minurso au Sahara occidental", a-t-il encore relevé. Des restrictions que le Secrétaire général considère, dans son rapport, "comme des actes qui minent la crédibilité et la neutralité de la mission onusienne", a-t-il soutenu. Interrogé sur la partie consacrée aux droits de l'homme par cette résolution, M. Boukhari a répondu que si le Conseil souligne encore, à travers cette résolution, l'importance du respect des droits de l'homme du peuple sahraoui, "ceci reste très en deçà de ce qu'exigent les organisations internationales des droits de l'homme vu la gravité de la situation sur le terrain avec les dizaines de détenus politiques sahraouis, les centaines de disparus et les morts dans les prisons secrètes marocaines". A cet égard, le Front Polisario "ne peut qu'exprimer sa consternation devant l'opposition persistante de la France à confier à la Minurso la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental", a-t-il déploré. A une question relative aux ressources naturelles du Sahara occidental, dont notamment les ressources halieutiques, le représentant sahraoui a affirmé que "le Maroc continue à exploiter illégalement ces richesses qui se trouvent dans les territoires sahraouis occupés". Le Maroc, a-t-il ajouté, "exploite les ressources naturelles sahraouies en violation des dispositions du Droit international, et nous demandons, en conséquence, aux sociétés étrangères d'éviter de prendre part à ce pillage étant donné que du point de vue légal, le Maroc ne peut prétendre exercer de droits de souveraineté sur le Sahara Occidental". Il est à souligner qu'à l'issue de l'adoption de la résolution, le représentant de l'Afrique du sud au Conseil de sécurité a exprimé, dans son intervention, sa "préoccupation devant l'incapacité du Conseil à répondre pleinement aux problèmes relatifs aux droits de l'homme, notamment au regard de ses récentes avancées importantes dans ce domaine en Afrique du Nord et au Moyen-Orient". Selon lui, "la poursuite de cette tendance menace d'éroder la Minurso".