Une délégation sahraouie se rendra prochainement à New York pour prendre part aux négociations, avec la partie marocaine, qui débuteront le 18 juin au siège des Nations unies. L'information a été donnée hier par le ministre des Affaires étrangères de la RASD, Mohamed Salem Ould-Salek, à l'ambassade sahraouie à Alger. Le diplomate a en outre indiqué que cette délégation, composée de 4 personnes, suivant les orientations de l'ONU, sera présidée par Mahfoud Ali Beïba, membre de la direction nationale du Front Polisario et président du Parlement sahraoui. Les trois autres membres sont Ahmed Boukhari, M'hamed Khadad et Brahim Ghali, respectivement représentant du Polisario à l'ONU, coordinateur avec la Mission onusienne pour un référendum au Sahara occidental (Minurso) et représentant sahraoui en Espagne. Tous les 4 ont toujours représenté le Front Polisario aux négociations organisées par l'ONU. M. Ould-Salek a assuré que les prochains pourparlers font suite à l'adoption à l'unanimité de la résolution 1754 du 30 avril 2007, par le Conseil de sécurité. Cette résolution, a-t-il soutenu, vise “des négociations en vue de parvenir à une solution politique, permettant d'assurer l'autodétermination du peuple du Sahara occidental”. Le diplomate a également rappelé que le problème du Sahara occidental est une “question de décolonisation” qui s'appuie sur l'article 1 du paragraphe 1 de la Charte de l'ONU, et les résolutions 1514 de 1960 et 2625 de 1970 de l'Assemblée générale. Cette “vérité” propre aux droits des peuples à disposer d'eux-mêmes, a-t-il poursuivi, est confirmée par l'avis consultatif de la Cour internationale de justice du 16 octobre 1975, ainsi que par une série de résolutions du Conseil de sécurité et l'avis du conseiller juridique de l'ONU. “L'exercice par le peuple sahraoui de son droit imprescriptible et inaliénable à l'autodétermination constitue un passage obligatoire dans toute œuvre visant à mettre fin au conflit entre le Front Polisario et le royaume du Maroc”, a précisé Salek Ould-Salek. Et dans ce cadre, ajoutera-t-il, le Polisario “réitère son engagement à respecter le choix du peuple sahraoui, pourvu qu'il soit issu d'un référendum d'autodétermination, organisé et contrôlé (…) par l'ONU”. Le conférencier a aussi informé des engagements que prendra la partie sahraouie si “l'option de l'indépendance l'emportait”, aux plans bilatéral et régional. À savoir “la conclusion d'accords, avec le royaume du Maroc, dans les domaines économique, sécuritaire, politique et humain”, ainsi que la “coopération” à l'échelle de l'ensemble maghrébin. Plus loin, le ministre sahraoui a cependant noté que “pour l'instant, aucun indice positif (indique) la disponibilité de l'autre partie (…) à mettre fin à la politique du fait accompli, d'occupation par la force des armes et de reniement des engagements souscrits”. Pis, l'attitude intransigeante du Maroc a “réduit à néant les efforts de la communauté internationale visant la décolonisation du Sahara occidental”. D'où son appel “solennel et urgent” au secrétaire général de l'ONU, à son envoyé personnel et aux membres du Conseil de sécurité, pour “saisir la chance qu'offrent les négociations de Manhasset afin d'amener le Maroc à respecter l'objectif de ces négociations”. Un autre appel “particulier” a été lancé à certains pays ayant encouragé le royaume chérifien sur la voie du reniement de ses engagements internationaux pour “réviser leur politique vis-à-vis de la question du Sahara occidental”. Un troisième appel “pressant” a été lancé à Ban Ki-Moon, à tous les pays et aux organisations de défense des droits de l'Homme, les invitant à s'impliquer “de manière directe” pour exiger du Maroc de “mettre fin à l'occupation illégale du Sahara occidental”. “Le recouvrement, par le peuple sahraoui, de ses droits nationaux, est l'unique et le seul moyen pour l'avènement d'une paix juste et durable dans la région nord-ouest de l'Afrique”, a conclu le diplomate. H. Ameyar