Les chefs de parti ont insisté une nouvelle fois, au 3e jour de la campagne pour les prochaines législatives, sur l'importance du rendez-vous électoral du 10 mai, notamment pour les plus jeunes qui auront l'occasion, en votant, d'«amener le changement» auquel ils aspirent. Ils ont saisi, en ce sens, leurs sorties sur le terrain à travers le territoire national pour inviter les électeurs à se rendre en grand nombre aux urnes afin de donner de la «crédibilité» au scrutin et régler leurs problèmes tout en appelant à assurer une «transparence» à ces élections. A Ouargla, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a appelé les jeunes à «être vigilants pour la préservation de l'Algérie et de ses richesses des convoitises étrangères». Abordant certaines préoccupations des jeunes de la région, à leur tête le chômage, M. Ouyahia a estimé qu'il «était de leur droit d'obtenir des postes au sein des entreprises établies à Hassi Messaoud», insistant, toutefois, sur «la condition de formation et de qualification devant leur permettre de bénéficier des opportunités d'emploi dans ce secteur vital». De son côté, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a qualifié de «déterminant» pour l'avenir de l'Algérie, le prochain scrutin et ce, en raison de l'affrontement entre, d'une part, les tenants de «la décomposition» et d'autre part, les tenants de la «recomposition». Elle a expliqué, depuis Blida, que le fait que les nations du Maghreb soient, à la faveur des derniers évènements régionaux, «ciblées dans leur indépendance», est un autre facteur rendant ces élections déterminantes. Mme Hanoune a, par ailleurs, estimé qu'une «véritable réforme» agricole est susceptible d'assurer la sécurité alimentaire du pays, tout en soulignant que les volets relatifs aux jeunes, à la lutte contre le chômage et l'économie «parasitaire», le droit au logement et à l'émancipation des droits et des libertés individuelles doivent constituer des «priorités». Pour sa part, le secrétaire général du parti Fedjr El Djadid, Tahar Benbaïbeche, a estimé à Annaba qu'une faible participation aux législatives du 10 mai «maintiendrait le statu quo politique et aggraverait les problèmes dans le pays», alors qu'à Oum El Bouaghi, le secrétaire général de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), M. Noureddine Bahbouh, a plaidé en faveur d'un «changement pacifique» qu'il a qualifié «d'impératif politique et patriotique». Ce dernier a invité les électeurs, en particulier les jeunes, à «saisir toute l'importance de leurs voix», estimant que la «crédibilité et l'intégrité étaient les critères que doit remplir chaque membre de la future Assemblée nationale afin de restituer leur légitimité aux institutions de l'Etat». Le président du parti Jil Jadid, Sofiane Djilali, a préféré opter pour des rencontres de proximité à Saïda, où il a appelé les jeunes citoyens à participer à la vie politique en votant massivement lors des prochaines élections. Il a, en ce sens, exhorté les jeunes Algériens à être présents sur la scène politique pour pouvoir soulever leurs préoccupations, notamment en matière de logement et d'emploi. Les problèmes des jeunes gens ne peuvent être résolus que s'ils contribuent à l'édification d'un Etat de droit, a-t-il ainsi lancé. Même son de cloche chez le président du Front national pour la justice sociale (FNJS), Khaled Bounedjma, qui a mis l'accent à Tissemsilt sur la nécessité d'écouter les jeunes et de connaître leurs aspirations et leurs idées, pour la mise en place de politiques économiques éloignées de la bureaucratie et du népotisme. A Jijel, le président du Front national pour les libertés (FNL), Mohamed Zerrouki, a appelé les Algériens à se rendre en masse aux urnes pour «soutenir» les réformes initiées par le président de la République , Abdelaziz Bouteflika. Le leader du FNL a mis en exergue, dans ce contexte, la volonté du président Bouteflika d'«asseoir, renforcer et consolider les fondements démocratiques du pays», soulignant à ce propos l'ouverture du champ politique qui a permis «l'émergence de nombreux partis politiques». Pour son début de campagne, le Front des forces socialistes (FFS) a opté pour une visite de proximité dans le vieux quartier populaire de Bab El-Oued (Alger) pour expliquer le «message d'espoir» prôné par le parti et faire comprendre aux citoyens que leur participation à la politique était indispensable pour un changement pacifique. Depuis M'sila, précisément à Sidi Aïssa, le secrétaire général du Front de la bonne gouvernance (FBG), Aïssa Belhadi, a affirmé que son parti entendait mettre à profit les élections législatives pour «traduire dans la réalité» le credo de sa formation politique, en l'occurrence la bonne gouvernance. Le responsable du FBG a mis l'accent, par ailleurs, sur «l'urgence de restaurer la confiance entre gouvernants et gouvernés, dans une démocratie participative qui donnera les mêmes chances à tous les citoyens». De son côté, la présidente du Parti de l'équité et la proclamation (PEP), Mme Naïma Sahli, a mis en garde, à Bouguiret (Mostaganem), contre toute tentative de fraude lors du prochain scrutin, qui «pourrait conduire à un dérapage de la situation» et à «un retour à la case départ». Le président du Front El Moustakbal (FM), Belaïd Abdelaziz, a abondé dans le même sens en soulignant «l'importance d'assurer une transparence et une crédibilité à ce scrutin» car «la fraude jetterait le trouble sur l'avenir de l'Algérie et son peuple», a-t-il prévenu. Le président du parti AHD 54, Fawzi Rebaïne, a préféré, pour sa part, appeler depuis Tamalous (38 km à l'ouest de Skikda) à un «renouvellement de la classe politique» estimant que «les anciens» avaient «failli dans leur mission», alors que le président du Rassemblement patriotique républicain (RPR), Abdelkader Merbah, a plaidé à Skikda pour une «rupture avec les pratiques du passé» pour «engager le changement par la voie pacifique»”.