Une soirée musicale animée par le trio sénégalais Kora jazz band s'est tenue jeudi à la salle Ibn Zaydoun à Alger dans le cadre de la troisième édition de la rencontre "Alger jazz meeting". Cet événement placé sous le signe de "l'Algérie" se concentre cette année sur les talents algériens en matière de jazz, le second concert, avec Kora jazz band, est un petit clin d'œil aux influences africaines très présente dans la musique algérienne. Le jazz dévoile toute sa richesse avec ce groupe formé à Dakar (Sénégal) en 2003 sous le nom Kora jazz trio, avant de perdre le joueur de kora Soriba Kouyaté disparu en 2010. Le groupe reprend sous le nom Kora jazz band. Composé de Abdoulaye Diabaté au piano, Moussa Sissokho aux percussions et du musicien griot Yakhouba Sissokho à la kora, ce trio associe la tradition musicale mandingue (un peuple de l'Afrique de l'ouest) à la liberté et la fluidité du jazz en y introduisant les sonorités des percussions africaines telles que les Tumba. Devant un public de connaisseurs moyennement nombreux, le groupe interprète plusieurs classiques jazz comme "All blues" de Miles Davis revue à la kora et avec des percussions africaines. Sur scène, la musique du Kora jazz band obéit à un schéma bien précis basé sur l'improvisation et l'expression, à tour de rôle le pianiste et le joueur de kora donnent libre cours à leurs talents en instaurant un réel dialogue entre les deux instruments pour qu'en suite le piano devienne basse pour battre la mesure pendant que le percussionniste effectue des drums (solo percussion) à rompre les tumbas. Grâce à ce schéma, le trio réussit à africanisé les classiques du jazz mais aussi de la musique cubaine en jouant "Chan Chan" du cubain Compay Segundo ou "Oyé como va" du Portoricain Tito Puente. Pour le griot Yakhoba Sissokho ce dialogue musical doit servir à "exploiter la culture africaine jusqu'à la moelle pour s'affirmer et se démarquer". Le jazz reste encore à l'honneur pour un dernier concert prévu vendredi avec le Yacine Malek trio.