OUZOU - Quelque 70 familles du village Ait Aissa Ouyahia, situé dans la commune d'Illilten (daïra d'Iferhounene), à 72 km à l'extrême sud-est de Tizi Ouzou, ont été évacuées entre mardi et jeudi derniers de leurs habitations, menacées par une coulée de boue, a indiqué vendredi à l'APS, le président de l'APC, Azzoug Ouramdane. Selon ce responsable, cette coulée de boue a été signalée mardi dernier suite au débordement d'une importante nappe d'eau souterraine, située dans le Djurdjura sur un site surplombant le lieudit Azrou N'Thour, qui était gorgée d'eau suite aux intempéries exceptionnelles de février. Cette coulée de boue s'était stabilisée jeudi matin, à environ 500 mètres du village. Toutefois, une deuxième coulée, charriant rochers et arbres, s'est déclenchée dans la nuit de jeudi à vendredi, indique-t-on. "Nous avons été réveillés vers minuit par un bruit assourdissant semblable à celui d'une explosion'', témoigne Farid, un habitant du village perché à 1800 mètres d'altitude. Les villageois pris de panique sont sortis pour voir la coulée de boue arriver sur leur village et le traverser, sans causer de dégâts, ajoute le même villageois. Cette coulée de boue, suit le lit de l'ancienne rivière dénommée ''Bouchiker'' qui traverse le village Ait Aissa Ouyahia ainsi que le chef-lieu de la commune d'Illilten, menaçant ainsi les habitations situées sur les deux rives de ce cours d'eau, explique M. Azzoug. ''Il n'y a aucune victime ni dégât à déplorer", a affirmé cependant l'édile d'Illilten, soulignant que la quantité d'eau importante qui continue à se déverser, entrainant rochers et arbres sur son passage, est en train d'élargir le lit de la rivière, qui a dépassé les 100 mètres de large par endroit, menaçant ainsi les habitations limitrophes. La coulée de boue, ajoute la même source, a traversé un pont et a débordé sur le chemin de wilaya 253 coupant la circulation. Cette boue suit sa trajectoire vers l'oued Sébaou en coulant vers l'oued Tighzert et l'oued Boubhir, précise la même source. Des ingénieurs du Centre National de Recherche Appliquée en Génie-parasismique CGS sont depuis jeudi sur les lieux pour étudier le phénomène et arrêter les mesures pour le réguler et écarter le danger sur les habitations, a indiqué le directeur local de l'urbanisme et de la construction (DUC), Labreche Mohamed.