Le nombre de dépassements enregistrés lors de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai était "modeste" vu le nombre élevé des meetings et n'a, en aucun cas, influencé l'intégrité de la campagne qui prend fin dimanche à minuit, affirme la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (CNISEL). "Si l'on se réfère au nombre très élevé des meetings, et avec 26.000 candidats, 2.000 listes et 45 partis en lice, les quelques 400 dépassements enregistrés restent modestes et loin d'influer sur l'intégrité de la campagne", a déclaré à l'APS le rapporteur de la commission, Redouane Benatallah. Ce constat se croise avec celui rendu public dans la matinée par le président de la Commission nationale de supervision des élections législatives (CNSEL), Slimane Boudi. "La campagne s'est, dans l'ensemble, déroulée dans le respect de la loi et a été généralement bien organisée", a, de son côté, déclaré à l'APS M. Boudi. Après un "début froid et timide" durant la première semaine, la campagne a "accéléré la cadence dès la deuxième semaine, en dépit du désintérêt parfois constaté chez la population", a commenté M. Benatallah. Il a aussi regretté la prédominance des interventions masculines, chose qui ne reflète pas, selon lui, la forte présence féminine dans les listes électorales. Détaillant le bilan des recours enregistrés par la Cnisel, M. Benatallah a indiqué que la commission, composée de représentant des partis et des listes indépendantes en lice pour la future APN, a reçu un peu plus de 400 recours depuis le début de la campagne, le 15 avril dernier. Il s'agit plus précisément de recours, de protestations et de doléances dont "une bonne partie a été réglée par simple appel téléphone", selon le rapporteur de la commission. Sur l'ensemble des 400 dépassements, dont la moitié porte sur l'affichage anarchique, selon M. Benatallah, 40 seulement, soit un dixième, ont été transmis à la Cnsel. "Nous avons transmis à la commission des magistrats 40 saisines à caractère pénal et qui portent, selon nous, atteinte à loi organique des élections", a-t-il dit en ajoutant que sa commission a reçu, jusqu'à ce jour, 13 réponses de la part de la Cnsel. Sur la nature des saisines, M. Benatallah a fait savoir qu'il s'agissait surtout de l'utilisation des moyens de l'Etat, l'atteinte aux symboles de l'Etat, l'agression et l'insulte, la distribution de bulletins de vote contrefaits, la publicité commerciale et l'existence de lien de parenté de 4ème degré entre des encadreurs et des candidats. Une bonne partie des recours dénonçait par ailleurs "la couverture inéquitable des activités partisane par la télévision", selon M. Benatallah qui a rappelé qu'à cet effet, une correspondance avait été envoyée le 20 avril à la Cnsel et au directeur de la télévision nationale. Interrogé sur l'opération de classement des bulletins de vote, pour laquelle la Cnisel avait proposé de maintenir le numéro d'identification nationale comme référence, il a fait savoir que le ministère de l'Intérieur et des collectivités locales a préféré appliquer strictement la loi et laisser le tirage au sort en décider. La loi organique 12-01 relative au régime électoral, stipule par contre dans article 32, que les bulletins de vote de chaque liste, pour l'élection des membres de l'APN, sont disposés selon un ordre établi par "un tirage au sort, au niveau local. M. Benatallah a indiqué que ce tirage au sort a déjà eu lieu hier samedi dans 25 wilayas du pays et devrait se terminer d'ici demain lundi dans les autres wilayas. Chaque parti et listes indépendantes doit être représentés aux bureaux de vote et aux centres de dépouillement par cinq personnes, a-t-il par ailleurs indiqué. Après l'annonce des résultats définitifs du scrutin par le Conseil Constitutionnel, la Cnisel, comme d'ailleurs la Cnsel, doit élaborer un rapport final sur l'opération électorale, qu'elle soumettra aux autorités et "probablement" au président de la République, selon M. Benatallah.