La campagne électorale pour les législatives de jeudi prochain, qui prend fin dimanche à minuit après trois semaines d'activité partisane intense, s'est déroulée "dans le respect de la loi", a affirmé le président de la Commission nationale de supervision des élections législatives (CNSEL), Slimane Boudi. "La campagne s'est, dans l'ensemble, déroulée dans le respect de la loi et a été généralement bien organisée", a-t-il déclaré à l'APS. Depuis le lancement de la campagne, la commission a tranché dans 732 saisines dont 522 auto-saisines, alors que 21 saisines seulement ont été transmises au parquet, selon M. Boudi. Ces saisines, dont la quasi totalité est relative à l'affichage anarchique, n'ont cependant pas "entravé le bon déroulement de la campagne", a-t-il constaté. Le travail de la CNSEL s'est fait "en étroite collaboration et en synergie totale avec la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (CNISEL). Interrogé sur le niveau de préparation de la commission pour la supervision le jour du scrutin, M. Boudi a souligné que 6.200 membres de l'appareil judiciaire national, entre magistrats, greffiers, huissiers et officiers publics, sont mobilisés pour superviser les bureaux de vote et les centres de dépouillement. Les 14.000 autres employés formant ce dispositif restent à la disposition de la CNSEL pour renforcer ses effectifs en cas de nécessité, a-t-il ajouté. La CNSEL a prévu lundi une rencontre d'évaluation qui étudiera, entre autres, ses besoins supplémentaires en effectifs. Le corps judiciaire mobilisé par la CNSEL aura pour mission de " tout contrôler le jour du scrutin : la composante des membres du bureau de vote, le classement des bulletins, l'état de l'isoloir et l'urne elle même évidemment", selon M. Boudi. Il procèdera à "une correction immédiate de toute imperfection constatée", a-t-il ajouté. Une fiche technique fixant la liste des dépassements éventuels sera mise à la disposition des magistrats pour leur "permettre d'assurer leur mission de la manière la plus claire", selon M. Boudi. Juste après l'annonce des résultats définitifs par le Conseil Constitutionnel, la CNSEL doit élaborer un rapport final qu'elle soumettra au président de la République. Le rapport comportera une "évaluation détaillée de l'opération électorale et des propositions pour l'améliorer dans le futur", a précisé M.Boudi. La CNSEL, composée de 73 sous-commissions dont 69 locales et quatre à l'étranger, constitue en elle même "une garantie en plus de la transparence de ces législative", s'est-il réjoui. C'est la première fois en Algérie que des législatives sont supervisées par une commission constituée de magistrats. Instituée par la loi organique portant régime électoral, la commission a été créée en réponse à une large demande des partis et personnalités politiques, rappelle-t-on. Elle est habilitée, sur saisine ou de sa propre initiative, à prendre des décisions exécutoires afin de garantir la conformité aux dispositions de la loi électorale, de la part des partis en lice et des instances chargées de l'organisation des élections. Avant d'élargir son effectif, la commission a été initialement composée de 316 magistrats de la Cour suprême, du Conseil d'Etat et de ceux des autres juridictions, avant que ce nombre ne soit augmenté. Quarante quatre partis politiques, une alliance de trois partis (Alliance de l'Algérie verte, AAV) et 183 listes indépendantes sont en lice pour le scrutin législatif de jeudi prochain.