L'Algérie s'est positionnée à contre-courant du "Printemps arabe" en maintenant dans la future Assemblée nationale approximativement la même configuration politique, ont estimé samedi des titres de la presse internationale, qui commentaient les résultats des législatives du 10 mai 2012 en Algérie. Le scrutin, dont le taux de participation a atteint près de 43 %, s'est soldé par la victoire du Front de libération nationale (FLN) avec 220 sièges sur les 462 en jeu. Dans son édition électronique, le quotidien français du soir Le Monde, qui titre "l'Algérie à contre-courant du printemps arabe" parle de partis islamistes "laminés", et écrit qu'au moment où les élections organisées depuis un an au Maroc, en Tunisie et en Egypte "ont produit des Assemblées dominées par les islamistes, en Algérie, au contraire, les partis islamistes ont été laminés". Conclusion du journal : "l'Algérie serait donc, si l'on en croit les chiffres officiels, hermétiquement imperméable au vent de changement qui souffle sur le monde arabo-musulman". "Ce revers est si spectaculaire qu'il est aussitôt apparu comme suspect, d'autant plus que les premières estimations, vendredi matin, avaient laissé penser que les islamistes arriveraient en deuxième position. L'Alliance verte a dénoncé une +fraude massive+ et annoncé son intention de déposer un recours devant le Conseil constitutionnel", a ajouté ce quotidien. Sous le titre : "Le trop beau succès électoral du FLN", le quotidien français Libération (gauche) relève qu'avec 220 sièges, "le FLN n'a pas fait dans la dentelle. Trucages ? Oui, selon les partis islamistes qui sentaient venir +le vent mauvais+". "Le FLN, comme une reine, a ordonné à chaque parti de reprendre sa place dans l'essaim politique dans l'optique de la présidentielle d'ici deux ans, alors que les islamistes se voyaient déjà tapisser leurs alvéoles. L'Algérie, le seul pays qui saute une saison : le printemps", commente à sa manière le journal. De son côté, le site du magazine Jeune Afrique qui titre "le statu quo pour poursuivre les réformes présidentielles", estime que "les Algériens se sont réveillés samedi avec une assemblée consacrant la prééminence du traditionnel Front de Libération nationale (FLN) qui devrait poursuivre les réformes présidentielles, un statu quo favorisé par le faible score des islamistes". Pour cet hebdomadaire, "les islamistes du Mouvement pour la société (MSP) qui avaient quitté la coalition sortante pour fonder une "Algérie verte" avec deux partis islamistes n'ont pas gagné au change". "Cette alliance et trois des quatre autres formations en lice totalisent 59 sièges, exactement le même nombre que dans la précédente assemblée, alors qu'ils tablaient sur leur positionnement comme deuxième force du pays", relève le journal. Le quotidien France soir titre "le revers des islamistes" et note que "les partis islamistes algériens font grise mine. Ils n'ont pas réussi leur pari. Ils ont enregistré un coup d'arrêt lors des élections législatives du pays. Ces dernières ont été remportées par l'alliance présidentielle". "Une surprise car les islamistes s'attendaient à obtenir de bons scores. Ces sept derniers mois, ils ont accédé au pouvoir par la voie des urnes en Tunisie, au Maroc et en Egypte", estime le journal. Pour le journal canadien Presse, qui titre "Algérie : l'exception du printemps arabe", relève que "les Algériens se sont réveillés samedi avec une assemblée qui consacre la prééminence du traditionnel Front de Libération nationale (FLN), un statu quo favorisé par un faible score pour les islamistes malgré l'influence attendue du Printemps arabe". Le magazine d'information Slate Afrique titre "après les élections : les islamistes algériens ...verts pâles" et relève que "ce sont les islamistes qui ont été les vrais perdants des dernières élections législatives". "Pourquoi les Algériens se sont rués vers le FLN" s'interroge ce journal avant de répondre plus loin que c'est "à cause de Bouteflika, qui a fait un discours qualifié de mémorable". L'autre raison, selon ce journal, réside dans le fait que "les islamistes font illusion avec +l'islam c'est la solution+ en Tunisie, en Egypte, au Maroc mais pas en Algérie. La raison ? 200.000 morts, dix ans de guerre et une perte de crédits de leurs leaders", analyse ce journal.