Le porte-parole de l'Alliance verte dénonce une «manipulation» des résultats. Si les réactions des Etats du monde se font attendre, le temps d'étudier tous les aspects de la consultation électorale du 10 mai en Algérie, la presse internationale, information oblige, n'a pas manqué, pour sa part, d'annoncer, de décortiquer et de commenter les résultats préliminaires de ces législatives. En effet, hormis le Qatar qui a salué hier le caractère «impartial et transparent» de la consultation populaire du 10 mai, c'est toute la presse internationale qui s'accorde à souligner le revers des partis islamistes regroupés au sein de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV)» tout en relevant la victoire du Front de libération nationale (FLN) qui a remporté 220 sièges à l'Assemblée populaire nationale, où il formera le groupe parlementaire le plus représentatif et le plus important. Les titres sont presque uniformes pour annoncer le «revers» essuyé par les islamistes (...) en arrivant en troisième position en se référant à l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) composée des partis MSP, En Nahda et El Islah) et qui a obtenu 48 sièges sur les 462 à pourvoir au Parlement. «Le FLN rafle la mise aux législatives algériennes», titre de son côté Le Figaro (droite). «Les législatives algériennes du 10 mai 2012, (...) devaient apporter la preuve que le Printemps arabe est soluble dans la démocratie organisée à Alger», soutient-il. Pour le même journal, «avec une participation plus forte que celle du dernier scrutin de 2007 et la victoire éclatante du FLN (...), le parti de l'Indépendance demeure le maître du jeu politique. Contre toute attente, les observateurs n'ayant pas prévu cette vague, il a obtenu 220 des 462 sièges à pourvoir» écrit encore Le Figaro. Et d'ajouter que «la poussée des islamistes, qui était censée s'inscrire dans le mouvement régional a, en revanche, été contenue (...) Contrairement à ce qui s'est passé en Tunisie, Egypte et Maroc, les islamistes apparaissent même comme les premiers perdants de ces élections». Pour sa part, Libération (gauche) revient dans son édition électronique sur la victoire du parti du FLN et le revers des islamistes. «Les élections législatives en Algérie ont été remportées par l'Alliance présidentielle, les islamistes subissant un important revers, une première depuis le Printemps arabe, selon les résultats officiels dénoncés par les islamistes qui accusent le pouvoir de manipulation», rapporte le journal. Libération souligne que «ces sept derniers mois, les partis islamistes ont accédé au pouvoir par la voie des urnes après avoir remporté les élections en Tunisie puis au Maroc et en Egypte. Mais en Algérie, le FLN a gagné le scrutin avec 220 sièges, tandis que son allié, le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia a décroché la seconde place avec 68 sièges». Pour le quotidien espagnol El Pais (centre-gauche), «l'Algérie passe à côté du Printemps arabe». «Photo figée en Algérie. Son système politique est apparemment à l'abri des vents du Printemps arabe en Afrique du Nord», estime-t-il. El Pais relève, d'autre part, que «la première consultation électorale dans le pays le plus peuplé du Maghreb, après le déclenchement du Printemps arabe, (...), a montré de façon surprenante un résultat presque identique aux précédentes élections législatives de 2007». Dans le nouveau monde, les deux plus influents quotidiens des Etats-Unis, le New York Times et son rival le Washington Post, n'en pensent pas moins. Le premier abonde dans le même sens et rapporte que «le parti au pouvoir a renforcé sa position lors des élections parlementaires de cette semaine.» «Une Alliance de partis islamistes modérés a subi un revers dans le vote, un résultat fortement en désaccord, à la fois avec les prévisions des analystes, et de l'expérience des pays voisins de l'Algérie, dans le sillage du Printemps arabe de l'année dernière», fait-il remarquer, signalant toutefois que «les islamistes ont rejeté les résultats». De son côté, le Washington Post revient sur les accusations de fraude formulées par l'AAV. «Une Alliance de partis islamistes qui s'attendaient à une forte présence dans les élections algériennes a accusé, vendredi, les autorités de fraude généralisée selon les résultats préliminaires qui la donnent en troisième position, dont le porte-parole suggère que des troubles pourraient en résulter», indique-t-il. A l'instar de la presse européenne et américaine, la presse arabe voit dans les résultats préliminaires des législatives algériennes une victoire du FLN et un revers des partis se réclamant de la mouvance islamiste. «Victoire des partis au pouvoir...et les islamistes parlent de manipulation et mettent en garde contre ses conséquences», titre Echark El Awsat qui fait écho de la première réaction de l'AAV qui dénonce «une grande manipulation des résultats réels» du scrutin et met en garde contre «les conséquences qui pourraient en découler». Pour Ennahar (Liban), «les élections algériennes n'ont pas débouché sur le changement», mais sur «la victoire du parti au pouvoir et sur un revers des partis islamistes», qui ont dénoncé «une grande manipulation des résultats réels annoncés dans les wilayas et une exagération illogique de ces résultats en faveur des partis de l'administration.» Reprenant les résultats préliminaires de ces législatives, Al Ahram (Egypte) indique que «le parti au pouvoir remporte le plus grand nombre de sièges au Parlement».