Une énorme explosion de joie a salué, mardi en fin d'après-midi à Sétif, la victoire de l'Entente (4-2) sur le CS Constantine, qui permet au club-phare des Hauts plateaux de signer le second doublé (coupe-championnat) de son histoire. La défaite de l'USM Alger dans le même temps à Chlef, face aux camarades de Messaoud (0-1), fait que seule la JSM Bejaïa, victorieuse de la JS Kabylie (1-0), peut rattraper l'Entente mais sans conséquences pour Moumen Djabou et ses camarades qui bénéficient d'un meilleur goal avérage particulier par rapport à l'équipe béjaouie. La fête qui a commencé au stade du 8-Mai 1945, dès le coup de sifflet final de l'arbitre, s'est prolongée dans toute la ville dont les rues ont été investies de milliers de personnes de tous âges, chantant, dansant et agitant des banderoles glorifiant le club de Sidi El Khier. Moins d'une demi-heure après la fin de la rencontre, ce sont tous les quartiers de la ville de Sétif et toutes ses cités qui sont gagnés par les réjouissances, avec mention spéciale pour le quartier populeux de "Tandja" qui justifie une nouvelle fois son statut de "chef d'orchestre" lorsqu'il s'agit de fêter les Aigles Noirs. Des centaines de voitures, klaxons dehors et recouvertes de draps aux couleurs du club cher au regretté Mokhtar Arribi, créaient encore peu avant 18 heures, avec les innombrables youyous jaillissant des balcons, un véritable et joyeux tintamarre, parti pour durer une bonne partie de la nuit. Des disc-jockeys se sont également improvisés aux quatre coins de la ville, notamment sur la place de l'Indépendance où la célèbre naïade surmontant la célèbre fontaine de Ain Fouara semble "plastronner" avec son voile noir et blanc, aux couleurs de l'ES Sétif. Amor Yahia-Cherif, la soixantaine, avoue n'avoir pas eu le courage de regarder le match à la télévision, ni celui de son équipe préférée, ni celui de l'USM Alger à Chlef : "la pression était trop forte", dit-il en contenant difficilement sa joie. Une pression qu'il évacue en s'associant, au centre-ville, à l'allégresse générale. Le premier doublé de l'ES Sétif remonte à l'année 1968, l'Entente remportant également, cette année-là, son premier titre de champion d'Algérie.