Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi à l'unanimité des sanctions ciblées contre cinq responsables du coup d'Etat du 12 avril en Guinée-Bissau, tout en demandant le retour immédiat à "l'ordre constitutionnel". La résolution 2048 demande aux pays membres de "prendre les mesures nécessaires pour interdire l'entrée ou le passage sur leur territoire" des cinq responsables, dont le chef d'état-major de l'armée Antonio Indjaï et son adjoint Mamadu Ture. Trois autres membres de la junte militaire qui a pris le pouvoir sont visés : le général Estevao Na Mena, le général Ibraima Camara et le lieutenant-colonel Daba Naualna. Le Conseil se réserve la possibilité de compléter cette interdiction de voyager par des "mesures supplémentaires" comme un embargo sur les armes ou des sanctions financières. La résolution, qui avait été proposée par le Portugal, réitère la demande faite à la junte d'abandonner le pouvoir et de "rétablir l'ordre constitutionnel". Le Conseil dénonce aussi les atteintes aux droits de l'homme et les restrictions aux libertés imposées par la junte et "note avec une profonde inquiétude la situation humanitaire préoccupante provoquée par le coup d'Etat". L'Union européenne avait déjà pris des sanctions le mois dernier contre les responsables du putsch. Les pays lusophones ainsi que le gouvernement renversé par la junte avaient demandé que le Conseil prenne des "sanctions ciblées" et qu'il décide aussi l'envoi d'une force internationale. Dans un rapport remis fin avril au Conseil, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait écarté cette dernière solution, la considérant comme un dernier recours. Une force militaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), composée de soldats du Nigeria, du Burkina Faso et du Sénégal, a commencé à se déployer en Guinée-Bissau pour protéger les instances et personnalités politiques de transition mises en place après le putsch, dont le nouveau Premier ministre, Rui Duarte Barros.