L'Association algérienne de lutte contre la cécité (AALC) a appelé samedi à Alger la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS) à prendre en charge les nouveau-nés atteints du cancer de la rétine (rétinoblastome), qui est une tumeur maligne. "Nous lançons un appel à la CNAS pour que ce problème soit réglé car nous sommes confrontés à des drames qui nous déchirent", a indiqué Pr Mohamed-Tahar Nouri, expliquant qu'auparavant "faute de moyens, les patients étaient transférés pour des soins à l'étranger". Selon Pr Nouri, il y a deux types de cancer de la rétine, à savoir le rétinoblastome unilatéral où un seul œil est atteint et donc curable. Dans ce cas, il y a ablation de l'œil afin d'éviter que le deuxième œil soit atteint. Quand le rétinoblastome est bilatéral et touche les deux yeux, l'opération de guérison est effectuée à l'étranger où les patients étaient transférés, a-t-il dit, regrettant que depuis deux ans ces transferts ne sont plus possibles dans la mesure où la CNAS a "rompu les transferts" avec l'institut Curie de Paris puis avec un autre hôpital en Suisse. Le cancer de la rétine est congénital et curable quand il est pris en charge à temps. Il atteint entre 25 à 30 enfants annuellement en Algérie, selon l'AALC, précisant que cette pathologie qui envahit l'orbite oculaire à travers le nerf optique, atteint la cavité crânienne et donne des métastases. "Nous avons des enfants avec rétinoblastome non soignés", a-t-il encore déploré, faisant observer que l'Algérie dispose de "professeurs et des compétences qui se sont investis dans ce domaine et qui sont capables de prendre en charge ce problème pour peu qu'ils bénéficient de formation et de moyens". La 3e journée de l'AALC a également traité du keratokone qui est une déformation de la cornée, apparaissant chez des sujets à l'âge de 20 ans et "fréquente" en Algérie. L'évolution de cette pathologie donne une tache blanche sur l'œil, ce qui nécessite par la suite la greffe de cornée, a-t-on expliqué. En ce sens, les participants à cette rencontre ont regretté que la persistance des familles à refuser le prélèvement de cornée sur un cadavre, appelant ainsi la création d'une "banque des yeux". Les spécialistes ont fait remarquer en outre que la cornée n'est pas comme les autres organes, prélevés sur des patients en mort cérébrale, expliquant que le prélèvement pourrait se faire à la morgue huit à dix heures au maximum après le décès. La cornée prélevée peut être également conservée durant une semaine grâce à un liquide spécial, a-t-on ajouté, réitérant ainsi leur appel aux familles à autoriser ce prélèvement.