Insuffisances n La spécialisation des jeunes médecins et la multiplication des centres de rétine à l'échelle nationale sont, entre autres, les mesures à prendre. C'est ce qui ressort de la 3e Journée de la Société algérienne de rétine (SAR) tenue hier, au Sheraton, sur «les formes cliniques du décollement de rétine et les œdèmes maculaires» en présence de spécialistes algériens et étrangers de renom. Selon la présidente de la Sar, le Pr Louiza Chachoua, chef du service d'ophtalmologie au CHU Parnet (Alger), cette pathologie devrait être traitée à temps pour que le patient puisse retrouver la vue. Elle appelle les jeunes médecins à s'intéresser davantage à cette maladie lourde qui se fait traiter dans les hôpitaux, sachant qu'elle touche un grand nombre de malades qui consultent au niveau des grands centres hospitalo-universitaires «car il y a peu de centres de prise en charge au niveau national». Mais le Professeur se félicite de ce que cette pathologie ne soit plus prise en charge à l'étranger mais par nos ophtalmologistes de haut niveau. «5 ans auparavant, tous les cas de décollement de rétine étaient transférés à l'étranger, mais plus maintenant. Au cours de ces 5 années, près de 1 500 cas de décollement, dont beaucoup dus à la myopie, ont été pris en charge en Algérie». L'intervenante a appelé à une meilleure prise de conscience de la pathologie «notamment chez les myopes qui, eux, ont déjà les yeux fragiles, et les patients opérés de la cataracte. Il leur faut un suivi régulier pour éviter toute complication importante comme le décollement de rétine». Le Dr Tidjani Mohamed Laïd, maître assistant au CHU de Beni Messous et spécialisé dans la pathologie, estime, pour sa part, que les myopes sont les plus disposés à faire un décollement de rétine. Il se félicite de voir que la prise en charge est actuellement beaucoup plus facile qu'il y a 10 ans. En effet, plusieurs techniques chirurgicales de pointe ont été les thèmes des interventions lors de cette 3e Journée scientifique dont la microchirurgie endoculaire et la vitréctomie. Cette dernière est le plus couramment pratiquée en Algérie depuis plusieurs années selon le Dr Tidjani. Le Pr Hartani insiste, de son côté, sur la prévention de la maladie par des consultations régulières et des fonds d'yeux pour éviter toute lésion à l'avance tout en traitant à temps les myopies. Pour le Pr Messaou Chenass, la négligence du décollement de rétine peut avoir d'autres complications dont la perte totale de la vue, la tension oculaire, des douleurs, voire l'extraction totale de l'œil. Enfin, le Pr Chauvaud de France a souligné que le «problème de décollement de rétine est particulièrement aigu en Algérie en raison du retard du traitement et du manque de centres de prise en charge de la pathologie. Pourtant les moyens techniques et les connaissances médicales existent en Algérie», souligne-t-elle, rappelant que tout patient qui fait un décollement de rétine d'un œil, court un risque assez élevé de le faire du 2e œil.