L'action réformiste de Cheikh Abdelhamid Benbadis, en particulier dans le domaine de l'enseignement dans les écoles libres, a eu un impact "considérable" sur le mouvement national en Algérie, y compris après la mort de l'imam, a estimé dimanche à Constantine l'historien Youssef Girard, dans une communication. Intervenant au cours de la deuxième journée du colloque international sur "La pensée politique du cheikh Abdelhamid Benbadis", ouvert samedi en présence du ministre des Affaires religieuses et des waqfs, au théâtre régional de Constantine (TRC), M. Girard de l'université Paris XII (France), a soutenu que les écoles libres créées par le leader du mouvement réformiste en Algérie, ont apporté un complément extrêmement important, à l'action politique nationaliste. De ce fait, l'influence idéologique de l'Islah sur le nationalisme a été "décisive", a affirmé le conférencier, précisant que la vision de l'Imam Benbadis et celle de son mouvement, visait essentiellement l'édification, la préparation et la formation des esprits, l'amour de la patrie, la préservation de la personnalité nationale, la conservation de l'appartenance culturelle et spirituelle, et la formation d'une élite pour encadrer la communauté nationale. Le conférencier a rappelé que le Parti du peuple algérien (PPA) de Messali Hadj a puisé de nombreux cadres formés dans les écoles libres de l'association des Oulémas musulmans d'Algérie. Il a cité de grands militants tels Belkacem Guendouz qui fut le principal responsable du PPA à Médéa et Mohamed Mahfoudi qui s'occupait de la gestion de certaines écoles libres encadrées par des militants du PPA, ajoutant que Mahfoudi fut lui-même responsable de la medersa El Irchad de Blida. Pour sa part, Nadjib Achour, un universitaire et historien algérien établi à Paris a axé principalement son intervention sur la lutte idéologique engagée par Abdelhamid de Benbadis face à la mouvance assimilationniste dans l'Algérie coloniale.