Deux responsables du Mouvement de la société pour la paix (MSP) ont indiqué mercredi que l'opposition au sein du parti à la non-participation au futur gouvernement était insignifiante. Le vice-président du MSP, Abderrezak Mokri, a souligné dans une déclaration à l'APS qu'il y avait en effet des opposants au sein du parti à la décision du Conseil national consultatif de ne pas participer au prochain gouvernement, mais, a-t-il ajouté, "80%" de la formation appuie cette dernière et l'ensemble des militants doivent se plier à la décision du Conseil annoncée lors de la sa session extraordinaire tenue vendredi et samedi derniers. M. Mokri a affirmé que les résultats des législatives du 10 mai "n'auront pas d'impact sur le MSP" mais ont donné lieu à une nouvelle réalité pour le mouvement en faisant allusion à l'absence du parti du gouvernement après 16 années de participation (quatre portefeuilles ministériels dans le dernier gouvernement). Il a réaffirmé, par ailleurs, la position de son parti concernant les "conditions" qui ont marqué le déroulement des élections et les résultats. "Notre problème est avec le pouvoir après des élections marquées par la fraude", a-t-il dit à ce propos. Le MSP poursuivra la coordination de sa position avec d'autres courants politiques afin d'aboutir à des positions communes vis-à-vis de la situation, a-t-il ajouté, précisant que ce qui a été rapporté sur son retrait de l'initiative qui a regroupé plusieurs partis non satisfaits des résultats de la dernière échéance électorale est faux. "Nous n'avons pas pris la décision de nous retirer", a-t-il affirmé. M. Mokri a en outre indiqué que la réunion du bureau national prévue mercredi discutera des questions intéressant le parti y compris celle relative à l'alliance avec d'autres courants. Cependant, le président du Conseil consultatif, Abderrahmane Saidi a affirmé, pour sa part, que les résultats obtenus "nécessitent une nouvelle lecture politique au plan interne à même de déterminer les responsabilités et d'entreprendre les amendements et correctifs nécessaires". M. Saidi a, à son tour, démenti l'existence d'indicateurs de dissidence au sein du MSP notamment au sujet de la non-participation au prochain gouvernement, soulignant que même si des voix se sont élevées contre cette position elles ne sont pas majoritaires. Il a affirmé que son parti œuvre à l'adoption de positions susceptibles de rassembler les rangs d'autant, a-t-il dit, que "ce qui est arrivé lors du quatrième congrès de 2008 est toujours vivace dans les esprits". Le quatrième congrès du MSP avait enregistré l'émergence de différends entre des membres fondateurs causant la dissidence de beaucoup d'entre eux qui ont institué le mouvement de la daawa et du changement connu actuellement sous l'appellation de Front du changement (FC, agréé). Quant à la coordination qui a rassemblé les partis mécontents des résultats des élections, M. Saidi a indiqué que le MSP "n'est concerné par aucune position contraire aux décisions prises par le conseil consultatif qui a confirmé la participation du mouvement au nouveau parlement" contrairement aux déclarations des partis de l'initiative sus-citée. "Nous n'adhérons à aucun courant qui prône une position contraire aux décisions du conseil consultatif. Nous demeurons fidèles à notre position", a-t-il déclaré. A signaler que l'APS a tenté à plusieurs reprises de contacter directement le président du MSP, Bouguerra Soltani , et à travers sa cellule de communication en vain. Le MSP s'était retiré en janvier dernier de l'alliance présidentielle qui comprend également le FLN et le RND après 8 années de participation et avait conclu une alliance islamique avec les mouvements El Islah et Ennahdha sous l'appellation de l'"Alliance de l'Algérie verte". Ce pôle a remporté 47 sièges dans la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) sur les 462 que compte cette institution sachant que le MSP avait obtenu 51 sièges lors des législatives de 2007. Le conseil consultatif a décidé de maintenir l'alliance verte en s'orientant vers "l'approfondissement" de l'idée et l'ouverture sur les autres partis qui partagent les mêmes idées.