La promotion du commerce intra-africain et le renforcement de ses leviers "doivent être inscrits dans nos priorités si l'on veut échapper aux aléas de l'économie mondiale", a souligné dimanche soir à Alger le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. "Il va sans dire que le commerce est l'un des secteurs les plus perméables à la conjoncture mondiale. C'est pourquoi, la promotion du commerce intra-africain et le renforcement de ses leviers doivent être inscrits dans nos priorités si l'on veut échapper aux aléas de l'économie mondiale", a indiqué M. Medelci dans une allocution prononcée à l'occasion de la célébration de la journée de l'Afrique. La célébration de cette journée, placée sous le thème "renforcer et stimuler le commerce intra-africain", revêt une "signification toute particulière, car elle coïncide avec celle du 50ème anniversaire de notre indépendance nationale et l'engagement de profondes réformes à l'initiative du président Abdelaziz Bouteflika", a-t-il relevé. "Elle intervient également au lendemain de la tenue d'élections législatives cruciales pour le peuple algérien, celles du 10 mai, et dont il convient de saluer ici la maturité et la mobilisation qui a permis d'en garantir le succès, en assurant la pérennité de nos institutions nationales dans un contexte régional lourd de menaces pour la paix et la sécurité internationales", a encore soutenu M. Medelci. Rappelant les grands projets d'investissements lancés par l'Algérie dans le domaine des infrastructures de base, le ministre a fait observer que ces projets constituent une "contribution à cette dynamique africaine". Il a cité, à ce propos, la route transsaharienne entre Alger et Lagos, en passant par le Niger, la liaison en fibre optique qui traverse le même tracé et le gazoduc NIGAL, "autant de ressorts fondamentaux de l'intégration régionale". Ces projets seront d'un "apport extraordinaire pour la réalisation des objectifs de développement sur notre continent", a-t-il affirmé. Pour le chef de la diplomatie algérienne, les "immenses potentialités et ressources, à la fois humaines et économiques, dont recèle notre continent font de lui, déjà, le continent de l'avenir". Evoquant la décolonisation en Afrique, M. Medelci a cité l'exemple du peuple du Sahara occidental "qui aspire à une solution juste et équitable garantissant l'exercice de son droit à l'autodétermination". Il a rappelé, dans ce cadre, la position constante de l'Algérie à l'égard de ce conflit, précisant que cette position "est fondée sur le droit international et les résolutions pertinentes de l'Organisation des Nations unies". Pour sa part, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a mis l'accent sur la nécessité, pour les pays africains, de conjuguer leurs efforts pour promouvoir des "solutions durables" aux conflits en Afrique, tout en insistant sur le respect de l'intégrité territoriale des Etats. Il a également mis en évidence les principes de l'Union africaine qui rejettent l'accès au Pouvoir par des voies non constitutionnelles, tout en favorisant le recours au dialogue dans un esprit de réconciliation nationale et, parallèlement, mener une lutte implacable contre le terrorisme et toutes les formes de crime organisé. "C'est sur la base de ces principes clairs et de priorités bien définies que l'Afrique déploie des efforts constants pour développer un nouveau partenariat international destiné à soutenir ses propres initiatives", a-t-il affirmé. De son côté, Francisco Jose Madeira, représentant de l'UA, a indiqué que l'Afrique est appelé à "mettre les bouchées doubles" pour attirer les investisseurs étrangers et tirer sa croissance économique à la hausse. Pour ce faire, il a plaidé pour des "mesures urgentes" pour résoudre les problèmes liés à l'insécurité et créer le climat favorable aux investissements. M. Madeira, directeur du centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), a, en outre, insisté sur l'importance de poursuivre les actions de coopération afin de créer une zone de libre échange en Afrique et réussir le processus de l'intégration globale du continent dans l'économie mondiale.