La Banque africaine de développement (BAD) a appelé lundi lors de ses Assemblées annuelles à Arucha (Tanzanie), les pays africains à donner une "nouvelle impulsion" à la création d'emplois en aidant la jeunesse à acquérir de nouvelles compétences. Dans son rapport annuel sur les Perspectives économiques en Afrique 2012, publié dans le cadre de ses Assemblées annuelles, la BAD considère qu'il est "impératif que les pays africains donnent une nouvelle impulsion à la création d'emplois en aidant la jeunesse à acquérir de nouvelles compétences, compte tenu du fait que le nombre de jeunes en Afrique est appelé à doubler d'ici 2045". La banque estime que la création d'emplois productifs pour les jeunes africains, dont la population est en rapide augmentation, est un "immense défi" mais "c'est aussi la clé de la prospérité future du continent ". Entre 2000 et 2008, malgré des taux élevés de croissance économique, considérés parmi les plus performants au plan mondial, l'Afrique n'a créé que 16 millions d'emplois pour ses jeunes de 15 à 24 ans, selon la BAD. L'institution a souligné que les jeunes représentent actuellement 60 % des chômeurs du continent, soit 40 millions d'individus à la recherche d'un emploi, dont 22 millions, des femmes pour la plupart, "ont définitivement baissé les bras". Le rapport indique que les chiffres du chômage des jeunes devraient continuer d'augmenter à moins que l'Afrique ne réagisse rapidement en faisant de l'emploi des jeunes une priorité, afin de transformer son capital humain en opportunité économique. Selon la BAD, le chômage des jeunes résulte en grande partie d'un "déficit qualitatif" dans les pays à revenu faible et d'un problème quantitatif dans les pays à revenu intermédiaire, expliquant qu'une croissance élevée ne suffit pas à elle seule à créer de l'emploi productif. Le rapport préconise que les pays africains conçoivent des stratégies mieux coordonnées pour s'atteler efficacement à la promotion de l'emploi des jeunes. En outre, le rapport conclut à la nécessité d'accorder la priorité au secteur informel et aux zones rurales, qui "constituent des viviers de talents et de réussites entrepreneuriales susceptibles de servir de moteurs à la croissance inclusive, au vu de leur capacité à embaucher de plus en plus de jeunes chômeurs". "La diversification des exportations au-delà des matières premières et le développement du secteur privé sont des facteurs déterminants pour limiter la vulnérabilité du continent face aux chocs externes, mais cela prendra du temps", a affirmé le directeur de la division du développement économique à la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), Emmanuel Nnadozie. Conjointement préparé par la BAD, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le rapport souligne que les jeunes sont une opportunité pour la croissance économique future de l'Afrique.