Le Coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a déclaré mardi devant le Conseil de sécurité qu'il existait des ''signes positifs et encourageants'' entre les dirigeants israéliens et palestiniens. Au nombre des aspects positifs en faveur du processus de paix au Moyen-Orient, M. Serry a cité l'échange de lettres entre le gouvernement d'Israël et l'Autorité palestinienne, à la suite de la réunion du Quartette en avril, ainsi que les changements politiques significatifs intervenus sur le plan interne, comme la formation du nouveau gouvernement de coalition en Israël ou le remaniement ministériel au sein de l'Autorité palestinienne. Le Coordonnateur spécial s'est également félicité de l'accord intervenu entre les deux parties en vue de mettre fin à la grève de la faim de plus de 1.000 prisonniers palestiniens. Selon M. Serry, ''l'échange de lettres est une mesure positive et encourageante car les deux parties ont communiqué discrètement mais directement, avec une intervention internationale très limitée'', ajoutant, toutefois, qu'une série d'événements ont menacé de raviver les tensions. Concernant l'accord relatif à la fin de la grève de la faim des prisonniers palestiniens, il a fait remarquer que cela reflétait un impact positif de l'échange ''discret mais direct'' entre l'Autorité palestinienne et Israël. Les Nations Unies demeurent, toutefois, préoccupées par des informations selon lesquelles un certain nombre de détenus poursuivent la grève de la faim et dont l'un d'entre eux se trouverait dans un état critique, a-t-il ajouté. M. Serry a aussi présenté les changements politiques intervenus sur le plan interne, de part et d'autre. Du côté israélien, le Premier Ministre d'Israël, M. Benyamin Netanyahu, a conclu un accord avec le parti d'opposition Kadima, qui a rejoint la coalition gouvernementale, a-t-il rappelé. A ce sujet, le Coordonnateur spécial a noté que le Premier Ministre israélien avait déclaré que la nouvelle coalition lui permettrait de promouvoir un ''processus de paix responsable''. Du côté palestinien, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a remanié le gouvernement, qui est dirigé, désormais, par le Premier ministre, Salam Fayyad, et composé de 24 membres. Il a été chargé immédiatement d'organiser les prochaines élections municipales. M. Serry a noté que le décret établissant le nouveau cabinet insistait sur la nécessité de poursuivre les efforts en cours concernant la réconciliation et a ajouté que le responsable de la Commission électorale se trouvait, actuellement, à Ghaza pour rencontrer des dirigeants du Hamas. Le Coordonnateur spécial a rappelé que les progrès en faveur de la réconciliation demeuraient un aspect fondamental de la paix, en soulignant qu'un Etat palestinien unifié était essentiel pour la réalisation de la solution à deux Etats. Par ailleurs, M. Serry a indiqué, toutefois, que les activités liées à l'implantation de colonies de peuplement s'étaient poursuivies et que des affrontements entre colons israéliens et Palestiniens avaient également eu lieu en Cisjordanie. Concernant la Syrie, M. Serry n'a pas souhaité parler en détail de la situation dans ce pays dans son exposé mensuel sur le Moyen-Orient, dans la mesure où le Conseil entendra mercredi le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, et l'Adjoint de l'Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Jean-Marie Guéhenno. S'agissant du Liban, le Coordonnateur spécial a fait observer que la situation dans la zone de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) était restée calme mais que des violations aériennes par les Forces de défense israéliennes se poursuivaient quotidiennement. Il a également attiré l'attention sur la situation qui prévaut depuis quelques jours dans la ville de Tripoli, où les tensions entre la communauté sunnite et la communauté alaouite sont préoccupantes.