Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré mercredi que Rio+20 était une opportunité unique pour réaliser de réels progrès vers une économie durable, en appelant à des ‘‘résultats concrets'' dont celui d'une stratégie économique verte capable de sortir les gens de la pauvreté. Animant une conférence de presse à New York en prévision de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) prévue du 20 au 22 juin à Rio de Janeiro (Brésil), le chef de l'ONU a appelé les pays à faire preuve de leadership pour mener à bien les négociations sur le texte du document final de la conférence. ‘‘J'attends que les négociateurs complètent ce travail dans les jours qui précèdent l'arrivée des ministres et des chefs d'Etat à Rio. Les dirigeants devront ensuite résoudre toutes les questions en suspens. Leur tâche sera de renouveler les engagements politiques en faveur du développement durable. Nous ne prétendons à rien de moins qu'à lancer un mouvement mondial pour un changement générationnel'', a affirmé M. Ban. Le Secrétaire général a cité plusieurs des ‘‘résultats concrets'' qu'il attend de la conférence Rio+20, parmi lesquels l'objectif d'arriver à définir une stratégie économique verte inclusive capable de sortir les gens de la pauvreté et de protéger l'environnement. Il faudrait également que les dirigeants du monde se mettent d'accord sur des objectifs de développement durable assortis de résultats et d'indicateurs clairs capables de mesurer la progression, a-t-il poursuivi. Ces objectifs seront les éléments centraux du cadre de développement mondial appelé à remplacer les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) après 2015, a-t-il insisté. Suite aux ultimes séances de négociations à New York, les derniers pourparlers préparatoires avant la conférence se tiendront du 13 au 15 juin à Rio, juste avant la Conférence. Lors de la même conférence de presse, le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Nasser Abdelaziz Al-Nasser, a rappelé l'importance pour les négociations de porter sur les grandes questions et non pas sur les simples intérêts nationaux ou individuels. Par ailleurs, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies pour le droit à l'eau et à l'assainissement, Catarina de Albuquerque, a appelé les gouvernements du monde entier à défendre le droit à l'eau potable et à l'assainissement lors de la Conférence de Rio+20. Dans une lettre ouverte aux Etats membres qui négocient actuellement le document final du Sommet, l'experte indépendante de l'ONU a fait part de sa préoccupation concernant le risque de suppression, dans le document final, de toute référence à la reconnaissance explicite du droit à l'eau potable et à l'assainissement. ‘‘Certains pays ont proposé une autre formulation qui peut être perçue comme une tentative de réinterpréter, voire de diluer ce droit humain'', a mis en garde Mme de Albuquerque en rappelant que ce droit est reconnu par le droit international, notamment par l'Assemblé générale et par le Conseil des droits de l'homme en 2010. Selon l'experte, il faut impérativement prendre en compte le droit à l'eau potable et à l'assainissement dans la formulation des objectifs de développement durable et ‘‘chercher à garantir l'accès sûr et abordable à l'eau potable et à l'assainissement pour tous sans discrimination et en quantité suffisante pour protéger la santé et la dignité humaine''. Mme de Albuquerque a souligné que les décisions prises par les gouvernements au Sommet Rio+20 auront un impact sur les politiques et budgets nationaux et sur les priorités des bailleurs de fonds. ‘‘J'exhorte tous les Etats à maintenir leur soutien à ce droit humain fondamental et à son inclusion formelle dans le document final de Rio+20. Il est évident qu'un engagement pour assurer l'accès à l'eau et à l'assainissement sans la reconnaissance de cet accès comme un droit humain sera insuffisante pour réaliser l'avenir que nous souhaitons'', a conclu l'experte indépendante de l'ONU.