La secrétaire d'Etat américaine, Mme Hillary Clinton, a relevé jeudi la nécessité de la finalisation des directives de la réunion d'Alger consacrée à la problématique du paiement de rançons aux groupes terroristes contre la libération d'otages. "Nous devons intensifier notre coopération internationale pour faire face à ce problème en finalisant en automne prochain les directives discutées lors de la réunion à Alger en avril dernier afin que les pays disposent des meilleurs outils disponibles pour faire face à la prise d'otages et l'extorsion de fonds", a déclaré Mme Clinton à l'ouverture des travaux du Forum global de lutte contre le terrorisme qui se tient à Istanbul (Turquie) dont l'Algérie est l'un des 30 membres. Dans le cadre des efforts visant à tarir les sources de financement du terrorisme, l'Algérie et les Etats-Unis avaient co-organisé, en avril dernier à Alger, une réunion consacrée à la problématique du paiement de rançons aux groupes terroristes contre la libération d'otages. Observant que les enlèvements contre rançon ont émergé comme une "tactique favorite", la chef de la diplomatie américaine a relevé que cette source de financement du terrorisme est "plus grave" dans le Sahel, a longtemps été un "sujet de préoccupation" en Amérique latine et se répand maintenant dans le monde entier. D'où, a-t-elle insisté, l'impératif de mettre au point les recommandations adoptées à la réunion algéro-américaine tenue à Alger. Pour Mme Clinton, "le travail que nous devons faire, que ce soit l'arrêt des enlèvements contre rançon, la lutte contre l'extrémisme violent, ou le renforcement de l'Etat de droit, nécessiteront la concentration et la ténacité". En évoquant la lutte contre le terrorisme en général, la secrétaire d'Etat a salué le partenariat international dans la lutte contre ce fléau, précisant qu'au cours de la dernière décennie, plus de 120.000 personnes soupçonnées de terrorisme ont été arrêtées dans le monde entier et plus de 35.000 ont été reconnues coupables. Mais malgré ces progrès, le danger du terrorisme "reste urgent et incontournable", a-t-elle dit, ajoutant que "si le noyau d'al-Qaïda est peut-être sur le chemin de la défaite, la menace s'est, par contre, étendue de par sa diversification géographique à travers les groupes affiliés à cette organisation". A ce propos, elle a souligné que "les terroristes détiennent maintenant une partie du territoire du Mali, de la Somalie et su Yémen et mènent des attaques fréquentes et déstabilisatrice au Nigeria et au Maghreb" ainsi que dans d'autres parties du monde. "C'est pourquoi ce forum et la coopération internationale qu'il représente sont si essentiels", a déclaré Mme Clinton insistant sur "le besoin d'une approche stratégique et globale de lutte contre le terrorisme intégrant à la fois la puissance militaire et civile qui utilise le renseignement, l'application des lois, la diplomatie, le développement, l'aide humanitaire et toute autre forme de partenariat". En outre, elle a souligné que le partenariat international dans la lutte contre le terrorisme devrait continuer à faire des progrès dans deux domaines essentiels. Il s'agit, selon elle, de "vaincre l'idéologie extrémiste, contrecarrer la propagation de la radicalisation et ralentir le flux de recrues des réseaux terroristes". Aussi, a-t-elle poursuivi, il s'agit de faire respecter l'Etat de droit, relevant que l'expérience montre que les démocraties "sont mieux dotées que les autocraties pour résister au terrorisme grâce à la liberté des revendications politiques, aux opportunités qui fournissent des solutions de rechange à la radicalisation ainsi qu'à des institutions gouvernementales efficaces". Les travaux de la réunion ministérielle du Forum global de lutte contre le terrorisme ont débuté jeudi en présence du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel.