Seize (16) associations à caractère culturel et artistique ont été honorées lors d'une soirée artistique, animée par des maîtres du Malouf à Souk-Ahras, dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de l'artiste. Ces associations ont reçu des distinctions pour le travail qu'elles accomplissent dans le développement et la promotion de l'art et de la culture. Cheikhs Dib El Ayachi, Mebarek Dakhla, aux côtés des chanteurs Kamel Bouda, Alaoua Boughandal et Tayar Toufik, ont su créer une ambiance des grands jours, vendredi soir, en interprétant plusieurs chansons connues des amateurs. Le public, de nombreuses familles, des sociétaires du mouvement associatif local et d'amateurs, a longtemps ovationné ces "chouyoukhs" qui ont fait vibrer la salle, envoûtée par les mélopées savoureuses du luth, de la mandoline et des voix mélodieuses des chantres du genre Malouf très appréciés par les mélomanes. Ces chanteurs venus d'Annaba, de Constantine et de Mila, ont su, comme de coutume, attirer le public de cette manifestation artistique organisée par "Ichbilia", une association locale de musique andalouse qui vient de souffler sa 10ème bougie, lors d'une cérémonie organisée en coordination avec la direction de la Culture. De longues heures durant, le public a dansé aussi aux rythmes des chansons chaabi et autres, interprétées par les artistes des associations "Ababsa el Badi" et "El Medjaouia". M. Sadek Bouraoui, président de l'association de l'association Ichbilia (Séville) a saisi cette opportunité pour exhorter la société civile à faire preuve d'initiative et de responsabilité afin de promouvoir la culture et servir au mieux l'identité culturelle nationale. La contribution de l'artiste dans la promotion et le développement de l'art a été longuement évoquée par l'intervenant qui a estimé que ''l'artiste est le meilleur protecteur du patrimoine''. Il a par ailleurs déploré la perte de la diva de la chanson arabe, la chanteuse Ouarda EL Djazairia, originaire de Souk Ahras. Se réclamant de l'école constantinoise de l'art andalou, et de trait d'union entre la civilisation numidienne et carthaginoise, Souk Ahras a, depuis la nuit des temps, £uvré pour la préservation et la perpétuation de ce riche patrimoine artistique et culturel. De grandes familles de cette région, à l'image des "frères Ben Zargua", des "Triki", "El Riffi", Boutebghane et Rahmani, ont fait connaître le Malouf dans cette région. Des efforts ont été consentis depuis, pour perpétuer ce genre de musique. Depuis sa création en 2002, l'association Ichbilia s'efforce de sauvegarder le patrimoine musicale classique arabo-andalou et de faire connaître le malouf, en Algérie et à l'étranger.