Trois monuments de la musique andalouse réunis pour la première fois à Souk Ahras : cheikh Mohamed El Ghafour, représentant de l'école Ghernatia (Grenade), Kara Terki, la diva du genre algérois, dit senaâ et l'incontestable géant du malouf Mohamed Tahar Fergani. Le coup d'envoi des journées musicales, qu'a organisées la direction de la culture les 13, 14 et 15 juin, a été donné samedi dernier par le président de l'association Ichbilia (Seville), en l'occurrence Sadek Bouraoui, devant un public acquis d'office à cette manifestation et qui l'a d'ailleurs fort exprimé en accompagnant de youyous et d'applaudissements nourris les récitals, ô combien appréciés de cheikh El Ghafour qui a animé la première soirée. Certains férus du genre, parmi les mélomanes présents, fredonnaient au rythme du chanteur ses célèbres chansons Ouelfi Meriem et Moulet essalef étouil. Moment de communion et d'euphorie pour ceux qui les connaissaient par cœur et aussi pour les profanes venus découvrir l'artiste complet, accueilli dans la convivialité et le respect, en illustre représentant d'une école de la musique andalouse et en émissaire d'une ville d'art et d'histoire : Nedroma. Ovationné et salué à maintes reprises par le public, le chantre de la musique savante algérienne quittera la scène en fin de soirée, avec les honneurs qui lui sont dus et en présence des autorités locales de la wilaya de Souk Ahras. Les deux autres artistes, cités plus haut, animeront les soirées restantes de cette manifestation qui a pris pour slogan : « De Grenade à Taghaste ». Le musicologue Nacer Eddine Baghdadi, convié à ces journées, animera à son tour une conférence sur la musique andalouse en Algérie, intitulée : « Naissance des trois écoles ». Cette première édition, que les organisateurs comptent perpétuer, se veut un espace de consolidation, d'enrichissement artistique et de brassage entre trois genres musicaux qui seules les voies de recherche vers la perfection et l'efficacité absolue différencient.