L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a laissé mardi sa prévision de demande de brut mondiale pour 2012 quasiment inchangée, notamment en raison des turbulences dans l'économie mondiale et de la volatilité des prix du pétrole. Dans son rapport mensuel de juin, l'Opep évalue à 88,69 millions de barils par jour (mbj) la demande de brut pour 2012, contre 88,67 mbj le mois précédent. "La première moitié de l'année a vu des développements économiques mondiaux variés, qui ont créé une grande incertitude sur la demande de pétrole", a expliqué l'organisation dans son rapport, évoquant deux facteurs principaux, "les turbulences dans l'économie mondiale et la volatilité des prix du pétrole". Ces deux éléments devraient avoir des répercussions sur la demande de brut jusqu'à la fin de l'année, selon l'Opep. "Les indicateurs ne montrent pas clairement une stabilisation de l'économie mondiale. Les économies des Etats-Unis, de l'Europe et dans une moindre mesure, de la Chine, ralentissent encore légèrement", a précisé l'Opep. L'organisation de douze pays, qui pompent environ 30% du pétrole mondial, prévoit désormais une hausse de 0,90 mbj par rapport à 2011, année où la demande s'est établie à 87,79 mbj, selon un chiffre légèrement revu à la hausse. Le ralentissement de l'activité économique aux Etats-Unis a touché la demande américaine de pétrole, l'Opep ayant observé en mars une contraction de 6,2% de la consommation de pétrole aux Etats-Unis, "la plus importante enregistrée depuis mai 2009", a indiqué l'organisation basée à Vienne. L'Opep a revu à la baisse sa prévision de croissance de l'économie américaine en 2012, tablant sur une croissance de 2,2% contre 2,3% le mois précédent, et attend pour l'ensemble du continent nord-américain à un léger recul de la demande de 0,06 mbj en 2012. L'organisation a également abaissé sa prévision de croissance pour l'Inde à 6,4%, contre 6,9% le mois dernier, inquiète pour ce pays avec une forte inflation et une production industrielle en baisse. L'Opep doit se réunir mercredi et jeudi à Vienne et devrait maintenir les quotas de production à 30 mbj, malgré le gonflement des stocks mondiaux et les tensions sur le dossier iranien.