Le coralligène (producteur de la substance calcaire du corail) est bien florissant dans le parc national de Taza (Jijel), selon une étude réalisée par des scientifiques, a-t-on appris des responsables du parc. Les fonds coralligènes (écosystème sous-marin caractérisé par l'abondance d'algues calcaires- ndlr) de Taza (Jijel) s'étendent sur d'importantes surfaces des fonds rocheux formant le coralligène inférieur de la roche littorale entre 11 et 50 mètres de profondeur, a-t-on précisé lors de la tenue d'un séminaire national sur les aires marines protégées (AMP) tenu récemment à l'université Mohamed Seddik Benyahia. Une étude, réalisée par deux algériens et un espagnol, consacrée aux "données préliminaires sur la distribution, la composition et l'état du coralligène dans l'aire marine du parc national de Taza", a révélé que le coralligène est bien représenté dans la région de Taza et particulièrement dans les parties Est et centrales de la zone d'étude, notamment dans les secteurs des îlots. Un total de 196 taxa (groupes d'organismes vivants qui descendent d'un même ancêtre et ayant des caractères communs) ont été inventoriés témoignant d'une biodiversité biologique élevée de ces communautés, indique l'étude qui fait état d'une liste exhaustive de ces espèces. Dans l'aire marine protégée (AMP) de Taza, le coralligène est "en bonne santé" comme le prouvent des indices d'abondance d'algues calcaires, la présence de grands bryozaires (colonies d'algues), fonds coralligène propres avec peu de vase, présence des espèces cibles (mérou, langouste, grande cigale, corail rouge, oursin diadème). La conservation du coralligène, en tant qu'élément important du projet Med Pan Sud qui a fait récemment l'objet d'un séminaire national, de deux jours à Jijel pour le développement et l'établissement des aires marines protégées, animé respectivement par les scientifiques Said Belbacha, du Département écologie de l'université de Jijel, Rachid Semroud, de l'Institut des sciences marines et de l'aménagement côtier de Bou Ismail (Alger, et Alfonso Ramoz Esplas (du Département des Sciences marines et de biologie appliquées de l'université d'Alicante (Espagne). Il a pour objectif, indique-t-on, d'identifier les espèces et types de faciès du coralligène, déterminer la distribution et la cartographie des communautés coralligènes, identifier les espèces remarquables du coralligène et établir le zonage de la future AMP avec de multiples objectifs qui considèrent la conservation de la biodiversité, la durabilité de la pêche, le tourisme et d'autres utilisations par l'homme. Le coralligène est l'écosystème majeur de la mer Méditerranée, au-delà de 30-40 mètres de profondeur, expliquent des scientifiques. Sa croissance est très lente (moins de 1 mm/an) et les massifs ne se développent qu'à partir de certaines profondeurs car les algues qui les édifient craignent une trop forte lumière. Il s'agit des algues sciaphiles (vivant à l'ombre). Pour cette mission, les spécialistes ont du étudier trente-trois (33) stations couvrant un secteur de 96 km2 s'étendant de Ras El Afia (Grand phare) jusqu'aux grottes merveilleuses (Ziama Mansouriah) à des profondeurs allant de 8 mètres à 56 mètres. Des explorations et cinq (5) campagnes de plongée en scaphandre autonome ont été effectuées en avril et octobre 2010 et janvier, juillet et septembre 2011, en utilisant différentes techniques de recensement et prélèvement. Les chercheurs ont conclu que le coralligène du Parc national de Taza est "bien développé" avec une diversité biologique élevée et caractérisée par l'absence de grandes menaces (chalutage, rejets anthropiques, à) et préconisé des mesures préventives pour "protéger les habitats en danger et conserver l'important patrimoine matin" de la région avec la nécessité de créer une aire marine protégée dans le PNT Taza. Pour rappel, l'AMP en question englobe une superficie de 9.603 hectares avec trois zones (intégrale, tampon et périphérique) avec respectivement 13%, 21% et 65,5 % de l'aire marine protégée.