La forte dépendance de l'agriculture à l'égard des combustibles fossiles nuit à la capacité du secteur de nourrir le monde, perpétuant la pauvreté et compromettant la création d'une économie mondiale plus durable, a averti jeudi, la FAO, à quelques jours de la Conférence Rio+20 sur le développement durable. Lors de cette Conférence, la FAO a indiqué qu'elle préconiserait le recours à une "production alimentaire éco-énergétique", consistant à "accroître l'efficacité de l'utilisation énergétique directe et indirecte dans les systèmes agroalimentaires, sans perdre en productivité". Il s'agira aussi, d'"utiliser davantage d'énergie renouvelable en alternative aux combustibles fossiles dans la chaîne agroalimentaire" et d'"améliorer l'accès aux services énergétiques, en particulier l'énergie renouvelable, si l'on veut que les ménages pauvres stimulent le développement économique par une production vivrière et énergétique mieux intégrée", selon la FAO. "A chaque étape de la chaîne d'approvisionnement alimentaire, des pratiques peuvent être adaptées pour devenir moins gourmandes en énergie", selon la FAO, pour qui "le travail du sol pour la préparation des terres est l'opération la plus énergivore de tout le cycle de culture- agriculture de conservation, labours zéro et d'autres techniques d'intensification durable peuvent réduire la quantité d'énergie utilisée dans les exploitations". La FAO met en avant également d'autres mesures comme l'usage de "moteurs plus économes en carburant, moins d'engrais non organiques et moins de pesticides grâce au recours à des techniques de lutte intégrée contre les ravageurs et les adventices, et à des variétés culturales et des races animales requérant moins d'intrants". "Pour nourrir la planète, les systèmes de production vivrière ont besoin d'énergie. Parallèlement, la production vivrière ne se limite pas à consommer l'énergie, elle la gaspille. Or, il existe de nombreux moyens d'améliorer l'efficience énergétique dans la chaîne alimentaire et de produire de l'énergie durable dans le secteur agricole. Ces opportunités doivent être analysées, et j'espère les voir en tête des priorités des débats qui se dérouleront à Rio+20", a déclaré le DG de la FAO José Graziano da Silva.