Engagement n Devant la dégradation de l'environnement induite par les activités industrielles, l'Algérie tente d'introduire des mesures écologiques au sein même des entreprises. «Notre pays a intégré, dans sa politique énergétique, la problématique du développement durable et de sauvegarde de l'environnement à travers une large utilisation des énergies propres comme l'électricité et le gaz naturel», a déclaré Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, à l'occasion de la tenue des premières Assises nationales sur l'entreprise et le développement durable (Andd), organisées récemment à l'hôtel El-Aurassi d'Alger par l'Association pour la promotion de l'éco-efficacité et la qualité en entreprise (Apeque). En effet, dans un souci de limiter les impacts du système énergétique sur l'environnement, l'Algérie a mis en œuvre une politique reposant à la fois sur le principe d'une utilisation rationnelle de l'énergie et la promotion des énergies nouvelles, propres et moins polluantes. Ainsi, le modèle de consommation énergétique arrêté dans le cadre de la loi n° 99-09 du 28 juillet 1999 relative à la maîtrise de l'énergie, vise, entre autres, l'utilisation prioritaire et maximale des combustibles gazeux (gaz naturel et GPL) en raison de leur disponibilité et de leurs qualités environnementales, la réduction des combustibles traditionnels (bois, charbon, charbon du bois, etc.), la conservation de l'énergie, la substitution interne d'énergie et les économies d'énergie à tous les niveaux de la chaîne énergétique. Selon le ministre, le programme national de maîtrise de l'énergie, pour la période 2007-2011, a donné la priorité aux secteurs de l'industrie, du transport, du bâtiment et de l'agriculture. S'agissant des types d'énergie, la priorité a été donnée à l'économie du fioul et de l'électricité. Quant à l'usage de l'énergie, il concerne l'éclairage, la production d'eau chaude sanitaire, le pompage et l'irrigation. Cependant, l'un des exemples les plus concrets de l'implication des entreprises algériennes du secteur énergétique concernant la protection de l'environnement, reste le projet CCS (captage et stockage de CO2) d'In Salah dans le sud du pays. Ce système de récupération de CO2 et sa réinjection dans le sous-sol permet la «séquestration» de un million de tonnes de CO2 par an, soit l'équivalent d'émission de gaz de 250 000 voitures. De plus, les entreprises éliminent progressivement les gaz toxiques au niveau des champs pétroliers comme première contribution à la réduction de l'émission des gaz à effet de serre. Outre l'utilisation rationnelle et la maîtrise de l'énergie fossile, l'Algérie – forte d'un potentiel naturel en sources d'énergie éolienne, solaire et hydraulique – adopte une approche visant le développement et l'introduction des énergies renouvelables. Ces dernières participent au développement durable tout en préservant la conservation des énergies fossiles. Comme l'a affirmé M. Khelil, de nombreux sites et villages isolés du sud sont actuellement alimentés en énergie solaire. La centrale hybride (solaire et gaz naturel) de 150 mégawatts, en cours de réalisation à Hassi R'mel, s'inscrit justement dans cette optique. De plus, le ministre de l'Energie a annoncé que plusieurs autres projets visant une grande utilisation de l'énergie solaire sont actuellement à l'étude. A travers cette politique, l'Algérie affirme son engagement de contribuer à la protection de l'environnement.