Le comité interministériel de lutte anti-acridienne (CILA) s'est réuni mardi à Alger pour examiner les mesures préventives à mettre en œuvre pour lutter contre l'activité acridienne signalée ces dernières semaines dans la région du Sahel, notamment au Niger et au Mali. "Cette première réunion du CILA vient suite aux informations recueillies dans les pays du Sahel où une activité acridienne a été signalé ces dernières semaines. L'objectif est d'intensifier l'observation, soutenir les pays voisins dans leur lutte et de prendre toutes les mesures nécessaires préventives afin d'éviter des invasions éventuelles, notamment en automne prochain", a expliqué le ministre l'Agriculture et du développement rural, Rachid Benaissa. Lors de cette rencontre, un plan d'action à entreprendre durant la période estivale et automno-hivernale a été examiné et s'inscrit dans le cadre des "mesures de vigilance" afin de se préparer aux éventuelles invasions, notamment durant la période de septembre à décembre prochain. Les cellules locales de veilles seront ainsi réactivées, et un dispositif de collecte et d'échanges d'informations sera mis en place, a-t-on appris auprès du CILA. "La situation est suivie de très près. Toutes les institutions concernées ainsi que les équipes opérationnelles ont été mises en situation d'observation intense. Les moyens nécessaires sont également mis en place, et peuvent s'amplifier en fonction de la situation", a affirmé le ministre. A cet égard, un budget de 1,5 milliard de DA sera consacré à ce plan en cas de reproduction intense de criquets pèlerins au Niger et au Mali durant la période estivale, en plus d'un budget de 11,5 millions de DA alloué par le Fonds de protection zoosanitaire et de protection phytosanitaire (FPZPP). Ces budgets serviront à financer les opérations des équipes de prospection sur le terrain et des unités de traitement qui bénéficieront de moyens d'intervention "considérables". Le plan proposé prévoit le déploiement de 89 véhicules légers de prospection, 270 véhicules lourds d'intervention et 1024 pulvérisateurs à canon, selon le chef de département de lutte anti-acridienne au sein l'Institut national de la protection des végétaux, Mohamed Lazar, qui a précisé que plus de 5,35 millions de litres de pesticides sont stockés au niveau de 38 wilayas. Le ministre a indiqué que le dispositif de surveillance anti-acridienne a été mis en place depuis plus d'un an, permettant "de bien suivre la situation, et d'être plus vigilant". Il a également souligné la nécessité de renforcer le plan d'action commun de lutte anti-acridienne dans la région du Sahel, rappelant que des interventions intenses ont été menées en Mauritanie en 2011. Le Niger, où plus de 500.000 hectares de cultures sont menacés par les criquets pèlerins, a sollicité une aide de 50.000 litres de pesticide, une demande à laquelle l'Algérie a répondu favorablement, selon le ministre. "Nous apporterons notre soutien dans la lutte contre ce fléau et nous répondrons favorablement à ces demandes. Nous considérons que cette lutte devrait avoir un caractère régional", a-t-il déclaré. Plusieurs essaims s'étaient infiltrés depuis octobre dernier en Algérie, notamment dans les wilayas d'Illizi et de Tamanrasset à partir du Nord du Niger et du Mali. Plus de 48.000 hectares ont été traités durant le premier semestre 2012, dont 75 % des opérations de traitement ont été réalisées en mai, selon le responsable de l'INPV.