Le président de l'Assemblée nationale sahraouie, Khatri Addouh a affirmé, mercredi à Alger, que les réfugiés sahraouis présents dans les camps de Tindouf ont été contraints de quitter leurs territoires du fait de l'occupation marocaine. M. Addouh qui est également président de la délégation sahraouie qui mène des négociations avec le Maroc sur la question du Sahara occidental, a indiqué lors d'une conférence de presse à Alger que "les 220.000 réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf ne sont pas sortis de leurs territoires en quête d'une vie meilleure, mais parce qu'ils étaient contraints de le faire du fait des pratiques répressives menées à leur encontre par l'occupant marocain". Le président de l'Assemblée sahraouie a précisé lors de cette conférence de presse organisée à l'occasion de la célébration de la journée mondiale des réfugiés sahraouis que ces derniers "poursuivent depuis 1975 leur lutte contre l'occupant marocain et veulent faire entendre la voix de leur cause juste à la communauté internationale tout entière". Les réfugiés sahraouis ont quitté leurs territoires "à la lumière des pratiques répressives et des violations des droits de l'homme dont ils faisaient l'objet de la part de l'occupation marocaine", a-t-il rappelé. Par ailleurs, M. Addouh s'est félicité des positions humanitaires et solidaires de l'Algérie avec ces réfugiés saluant par la même les aides humanitaires octroyées par les différents donateurs et pays soutenant la cause sahraouie ainsi que les agences relevant des Nations unies. La distribution de ces aides au niveau des camps de réfugiés se fait de manière organisée et transparente en présence des bénéficiaires eux-mêmes, a-t-il précisé relevant toutefois le manque dont souffrent les réfugiés sahraouis en matière médicaments et d'autres matières de première nécessité. Concernant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination dans le cadre de l'organisation d'un référendum "libre et intègre", M. Addouh a précisé que "le Maroc qui a recouru aux négociations pour tergiverser, n'a d'autre choix que d'admettre l'exercice de ce droit du peuple sahraoui". Les autorités marocaines "poursuivent leurs violations" du Droit international en poursuivant leur occupation du Sahara occidental et en leurs pratiques "répressives" sur lesquels des rapports ont été soumis à plusieurs organisations internationales activant dans le domaine de la défense des droits de l'homme. Le responsable sahraoui a aussi fait part de la disponibilité du Front Polisario à "coopérer pleinement" avec le nouveau représentant spécial du secrétaire général de l'organisation des Nations Unies (ONU) pour le Sahara occidental, le diplomate allemand Wolfgang Weisbrod-Weber. Dans ce contexte, M. Addouh a dénoncé "les entraves marocaines visant à empêcher l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies de visiter le Sahara occidental occupé et à entraver les efforts des Nations unies visant la décolonisation de ce territoire". Enfin, M. Addouh a appelé la communauté internationale à œuvrer à "la décolonisation de la dernière colonie en Afrique" estimant que la poursuite de l'occupation du Sahara occidental "est contraire à l'acte constitutif de l'Union africaine et constitue une grave entrave au développement socioéconomique du continent".