Le président de la République arabe sahraouie a saisi, hier, l'occasion de la célébration du 31e anniversaire de la RASD à Tifariti pour fustiger certains Etats qui entravent le processus de décolonisation du Sahara occidental. Tifariti (Territoires sahraouis). De notre envoyé spécial Sans les citer, Mohamed Abdelaziz dira que « ceux qui entravent la publication du rapport du Haut Commissariat aux Nations unies aux droits de l'homme sur le Sahara occidental ou œuvrent à la réduction de l'aide alimentaire destinée aux réfugiés sahraouis comme moyen de pression politique (…) font preuve d'une extrême lâcheté et d'une duplicité flagrante ». M. Abdelaziz insistera sur « les développements graves aussi bien sur les plans humanitaire et des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental que sur le plan alimentaire dans les campements des réfugiés ». Le secrétaire général du Front Polisario n'a pas raté l'occasion d'évoquer, pour tuer dans l'œuf, le projet d'autonomie marocain qu'il qualifiera de « manœuvre dilatoire qui viole délibérément » le droit international. « A partir de ces territoires, (…) nous disons au monde que le peuple sahraoui, sous la direction de son représentant légitime, le Front Polisario, ne peut en aucune manière accepter une approche futile connue sous le nom de “l'autonomie interne'', qui est une vaine tentative pour légitimer l'occupation marocaine et donc le fait colonial au Sahara occidental », insistera-t-il. A ses yeux, ce concept « est une nouvelle version de l'annexion forcée et illégale du territoire du Sahara occidental, le 31 octobre 1975 ». Il réitérera pour la énième fois qu'il n'y a pas de solution au conflit du Sahara occidental en dehors de la légalité internationale. Comme il n'y a pas, ajoutera-t-il, de légalité internationale sans le respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance qui est, selon lui, « imprescriptible et inaliénable ». Sur un autre chapitre, M. Abdelaziz a lancé un appel aux gouvernements du monde entier afin qu'un effort urgent soit entrepris pour sauver la vie des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim illimitée, depuis plusieurs semaines, dans les territoires occupés du Sahara occidental. Il a exhorté les Nations unies à mettre en place « un mécanisme » de prise en charge de la protection de la population sahraouie dans les territoires sous occupation marocaine à travers l'élargissement des prérogatives de la Minurso à la défense des droits de l'homme. M. Abdelaziz n'a pas manqué aussi d'appeler le gouvernement espagnol à jouer un rôle à la hauteur du niveau de la solidarité des peuples avec la cause sahraouie. Présent à ces festivités aux côtés du ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbès, et du conseiller à la présidence, Abdelkader Baâli, le ministre délégué chargé des Relations maghrébines, Abdelkader Messahel, a réaffirmé, lors d'un bref point de presse qu'il a improvisé, qu'il ne peut y avoir une autre solution au conflit du Sahara occidental que l'autodétermination. Et de qualifier la présence des différentes organisations à cette manifestation comme preuve tangible du soutien dont bénéficie la cause sahraouie. Cela étant, fidèles à leurs engagements, les autorités de la RASD ont procédé, hier, à la destruction des mines antipersonnel. A noter qu'une conférence des villes jumelées a eu lieu à cette occasion avec les municipalités sahraouies. Cette conférence s'est penchée sur les perspectives de coopération, non seulement avec les campements des réfugiés, mais aussi avec les municipalités dans les territoires libérés.