Le projet de pénétrante autoroutière reliant le port de Djendjen (Jijel) sur 100 km a été présenté, jeudi à Jijel, par le bureau d'études étranger en charge de cette réalisation, lors d'une séance de travail avec les autorités locales. Cette variante jugée "plausible" a été présentée et débattue, sous tous ses aspects, en présence des autorités locales et des représentants de l'Agence nationale des autoroutes (ANA), pour faire part de leurs remarques et réserves à propos de ce projet autoroutier important devant traverser trois wilayas, Jijel, Mila et Sétif. Le wali, Ali Bedrici, a notamment insisté sur la nécessité de "tenir compte d'une préoccupation primordiale et principale, à savoir réaliser une pénétrante avec le moins de démolition possible". "Il faut éviter d'avoir trop de maisons et constructions à démolir, car cela pourrait entraîner d'autres surcoûts imprévus", a déclaré le chef de l'exécutif local qui a invité l'assistance à tenir compte de cette problématique. Le tracé de cet axe autoroutier qui traverse trois wilayas et qui chevauche dans certains endroit l'actuelle RN 77 (Jijel - Texenna - Djemila - El Eulma) fait ressortir un nombre important de communes et de centres de vie qu'il faudrait "éviter", dans le cadre de la réalisation de ce projet d'un délai de trente-six (36) mois et dont l'enveloppe de 200 milliards de dinars est déjà mobilisée, ont indiqué des sources proches du dossier. Ce projet structurant dont l'étude a été réalisée par le bureau d'études canadien SNC-Lavalin pour une durée de dix-huit (18) mois, arrivée à échéance fin mai dernier, totalisera 33 viaducs dont 11 sur le territoire de la wilaya de Jijel, 4 à Mila et 18 à Sétif sur un linéaire de 15 km, 19 passages supérieurs, 15 passages inférieurs et 11 ponts, ainsi qu'un tunnel à Texenna, selon l'étude. La pénétrante aura 2 fois 2 voies extensible à 2 x 3 voies, a indiqué René Légaré, Chef de mission des projets internationaux de SNC-Lavalin Inc, lors de la présentation des grandes lignes de ce projet. De son côté, le directeur général de l'Entreprise portuaire de Djendjen (EPJ) a plaidé pour une variante de 2 fois 3 voies ce qui, selon lui, se justifie amplement avec le trafic que prendra ce port."Nous devrons faire face à un trafic de deux (2) millions de camions par jour, soir quatre (4) camions par minute qui quittent le port", a affirmé son directeur général, Abderrazak Sellami. L'aspect environnement de ce projet de désenclavement n'a pas été omis par le bureau d'études étranger qui, dans ce contexte, a été invité à présenter une "étude d'impact", une condition sine qua non, qui devra être présentée pour étude et examen, en vue de son approbation, par le ministère en charge de l'Environnement. D'autres points, non moins importants, tels que les forêts, le secteur hydraulique, de la culture pour d'éventuels sites archéologiques sur l'emprise du tracé autoroutier, énergie pour les lignes haute ou moyenne tension, sites touristiques, aires de repos, stations-service, ont été également passés en revue lors de cette rencontre de présentation. Le chef de l'exécutif de la wilaya a indiqué qu'une "décision finale" quant à cette variante retenue sera prise après une rencontre de "coordination et de concertation", prévue prochainement entre l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) et l'Agence nationale des autoroutes (ANA), ainsi que des représentants des trois wilayas impliquées, du fait que le tracé se trouve à proximité du barrage de Tabellout (Jijel) en cours de réalisation par une entreprise étrangère qui a prévu un viaduc surplombant la retenue d'eau. La wilaya de Jijel et ses voisines, Mila et Sétif fondent beaucoup d'espoir sur ce projet de pénétrante autoroutière du fait, qu'il permettra de dynamiser leurs économies et favoriser les échanges et déplacements des citoyens. Ce tronçon routier s'inscrit également en droite ligne dans le cadre du projet de liaison avec la route transsaharienne devant relier l'Algérie au continent africain, rappelle-t-on. L'étude révèle que la future pénétrante, conçue aux normes européennes, permettra des vitesses maximales autorisées entre 90 km/h et 110 km/heure, en fonction des points kilométriques (PK) et le maximum de pente aura un taux de 6%, a précisé à l'APS, M. Légaré. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler qu'un projet de réalisation d'une voie ferrée, en parallèle à cette pénétrante autoroutière, est au stade des études lancées par le ministère des Transports. Un avis d'appel d'offres relatif à cette étude a été lancé par voie de presse, selon des responsables locaux.