Le président Marzouki n'a signé aucun décret d'extradition de l'ex Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi vers Tripoli, a indiqué,dimanche une source officielle tunisienne. Dans des déclarations à la presse, le porte-parole officiel de la présidence tunisienne, Adnan Manser, a qualifié de "grave démarche", l'extradition de l'ex responsable libyen vers Tripoli, soulignant que le président Moncef Marzouki "n'a signé aucun décret d'extradition comme prévu par la loi et n'a même pas été informé de l'extradition", imputant au gouvernement tunisien les répercussions de cette "grave décision". M. Marzouki avait affirmé auparavant "son opposition" à l'extradition de l'ex-responsable libyen, exigeant des garanties du côté libyen sur le respect des droits de l'Homme et un procès équitable. Cependant, la présidence tunisienne a affirmé dimanche avoir remis Baghdadi Mahmoudi au gouvernement libyen après "avoir pris connaissance des conditions d'un procès équitable" et "sur la base des engagements faits par le gouvernement libyen de garantir la protection" de cette personnalité contre toute violation des droits de l'homme. L'extradition de Baghdadi Mahmoudi est intervenue en vertu de deux décisions de justice émises en novembre 2011 et d'un procès-verbal du conseil des ministres qui s'est tenu le 15 mai 2012. Il convient de signaler que la décision d'extradition de Baghdadi Mahmoudi a suscité une grande polémique entre plusieurs parties politiques et civiles nationales et internationales, dont en particulier les organisations des droits de l'Homme qui ont considéré que sa remise aux autorités libyennes, en cette conjoncture délicate que vit le pays, constitue une véritable menace pour sa vie. L'ex-responsable libyen, âgé de 67 ans, a été arrêté le 21 septembre 2011 alors qu'il tentait de regagner l'Algérie et incarcéré dans une prison au sud de Tunis. Les autorités libyennes avaient adressé deux demandes officielles au gouvernement tunisien pour réclamer la remise de Baghdadi Mahmoudi accusé de corruption financière et d'incitation au viol contre des libyennes lors des évènements qu'a connu la Libye.