Un voyage dans l'univers musical des pays des Balkans, de la Grèce et de la Turquie a été proposé, mardi à Alger, par le groupe Cok Malko, en ouverture du cycle musical dédié au luth intitulé "Oud en luth". Ce cycle organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) est le dernier de quatre cycles entrant dans le programme musical du premier semestre 2012 "Des racines et des airs". Réunissant des musiciens grecs et turcs, la formation Cok Malko a présenté un spectacle constitué de trois stations musicales, la première, interprétée par des musiciens grecques, est un tour d'horizon du répertoire traditionnel du nord de la Grèce où le luth est utilisé comme instrument d'accompagnement. Soutenu par un violon, une flûte et une derbouka le répertoire grecque se révèle être très proche de la musique tzigane sur le plan instrumental et des musiques de la rive sud de la méditerranée sur le plan du chant. La seconde partie du concert est dédiée au répertoire turc qui met en avant le luth comme un instrument de solo qui remplace souvent le chant au lieu de l'accompagner. A la fin du spectacle les musiciens grecs et turcs montent ensemble sur scène pour interprété quelques créations à la croisée des chemins entre les musiques des deux pays rapprochées par le luth et les similitudes rythmiques. Puisant ses origines en Mésopotamie, cet instrument très répandu dans les cultures des pays arabes retrace à lui seul l'histoire des civilisations du bassin méditerranéen. Très connu dans la musique arbo-andalouse, les maqâmates irakiennes ou la musique palestinienne, le luth est aussi ancré dans la région des Balkans musicalement très influencé par la Turquie, la preuve en est donné par le concert du groupe Cok Malko. Le cycle "Oud en luth" se poursuivra jusqu'au 28 juin à la salle Ibn Zaydoun de l'Office ryadh el feth avec un concert mercredi de Fayçal Salhi, qui a introduit le luth dans un quintette de jazz. Un dernier spectacle est prévu jeudi avec l'Irakien Anwar Abudragh.