La lutte contre la drogue doit être à la mesure du danger que représente ce fléau, a indiqué mercredi à M'sila le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), le Pr. Mustapha Khiati. Le danger de la drogue nécessite, pour le combattre, de mobiliser toutes les énergies nationales, associations, institutions, organisations sociales et civiles, médias et mosquées, a souligné le Pr. Khiati au cours d'une conférence-débat animée à la bibliothèque de la ville, en présence des membres d'une caravane composée d'experts, d'artistes et de sportifs de renom, dont la judoka Salima Souakri ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO, et Dr Faouzy Ouseddik, juriste et militant des droits de l'homme. Le Pr. Khiati a ajouté que la sensibilisation et la conscientisation viennent en seconde position, après la prévention qui revient essentiellement à la famille, aux associations et à la mosquée. "La sensibilisation et la conscientisation doivent cibler les catégories atteintes par la drogue, les fumeurs occasionnels ou saisonniers auxquels on peut leur faire éviter d'entrer dans la dépendance". Le président de la FOREM a insisté sur le danger que représente la drogue en Algérie. La production trouvant de plus en plus de difficultés à être écoulée en Europe en raison de la mise en place d'un dispositif de sécurité efficace, les trafiquants utilisent le territoire national pour le transit vers la Grèce, a-t-il rappelé. De son côté, Faouzy Ouseddik a rattaché l'efficacité du travail de conscientisation et de sensibilisation à la qualité du travail de proximité exécuté par les organisations de la société civile. Il a souligné dans ce contexte la nécessité de réhabiliter le travail de la famille, de l'école et de l'université "qui semblent être actuellement en démission patente". "Le drogué est le dernier maillon d'une chaîne composée de 16 intervenants dans le domaine de la drogue, à commencer par le cultivateur, en passant par celui qui la prépare et celui qui l'écoule", a indiqué le même intervenant, appelant à une "poursuite sans relâche du travail de sensibilisation". La judoka Salima Souakri a estimé, quant à elle, que la stabilité du pays est liée à la lutte contre les stupéfiants qui menacent la société algérienne. La lutte contre ce fléau devient à ce titre, a-t-elle dit, "le devoir de tout un chacun". L'ancienne multiple championne d'Afrique de judo a ajouté que l'action de la caravane est axée sur "le principe d'aller vers les jeunes avec lesquels il faut engager un dialogue". Le wali de M'sila, Abdallah Benmansour, est intervenu à son tour, au cours de cette rencontre qui a regroupé les responsables des établissements de la jeunesse, pour insister sur la nécessité de renforcer les dispositifs de contrôle contre les réseaux d'écoulement de la drogue et de relancer le programme éducatif, en multipliant les campagnes de sensibilisation auxquelles il faut associer les mosquées. Cette manifestation, précédée la veille (mardi) d'une réunion analogue à Bordj Bou Arreridj, a suscité un débat entre les jeunes et avec les membres de la caravane sur les causes de la dépendance à la drogue et les moyens de traiter les toxicomanes. Cette manifestation a également donné lieu à la projection d'un film sur le thème de la drogue produit par l'Office des établissements de jeunesse (ODEJ) de la wilaya de M'sila.