Le groupe armé "Ansar Din" poursuivait dimanche la destruction des mausolées de saints musulmans à Tombouctou après avoir démoli la veille trois sites similaires dans cette ville du Nord malien, aux mains de groupes "extrémistes" depuis trois mois, rapportent des témoins cités par des médias. Des dizaines de membres d'Ansar Dine se sont rendus dans le cimetière de Djingareyber, quartier "situé au sud de Tombouctou, où il y a des mausolées (au moins trois). Ils sont vers le mausolée de Cheikh el-kébir, ils sont en train de casser", a expliqué un témoin, travaillant pour un média local. Selon lui, à leur arrivée, les hommes ont encerclé le cimetière et avaient des "outils" comme des burins et des houes, "aujourd'hui (dimanche), il n'y avait pas de +Caterpillar+", engin de démolition. Ces hommes armés ont dit qu'ils allaient détruire les mausolées" avant de se lancer dans la destruction, a-t-il ajouté. Samedi, des hommes d'Ansar Dine avaient détruit trois mausolées dans la ville, en expliquant qu'il s'agissait de représailles à la décision de l'Unesco, le 28 juin, d'inscrire Tombouctou sur la liste du patrimoine mondial en péril car la présence des groupes armés la mettait en danger. Le gouvernement malien a condamné "la furie destructrice assimilable à des crimes de guerre", après la démolition de ces sites. "Le gouvernement apprend avec indignation (...) que des groupes extrémistes armés s'en prennent aux mausolées et aux tombes dans la ville de Tombouctou", il condamne cette furie destructrice assimilable à des crimes de guerre et s'apprête à engager des poursuites contre leurs auteurs aussi bien au plan national qu'au plan international", a-t-il déclaré dans un communiqué. Dans la foulée d'un putsch le 22 mars à Bamako, l'immense région désertique du Nord du Mali est tombée aux mains du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) et de plusieurs mouvements islamistes armés, dont Ansar Dine et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).