Avec le chanteur irakien Kadem Saher, en concert lundi soir à Oran, le public du Théâtre de verdure Hasni Chekroun a eu droit à d'agréables moments gratifiés par ce digne représentant de la chanson arabe. Hôte de la capitale de l'Ouest dans le cadre des festivités du cinquantième anniversaire de l'indépendance nationale, Kadem Saher s'est montré égal à lui-même tout au long de cette soirée qui l'a vu déclamer une sélection de ses plus beaux titres devant une foule d'admirateurs et d'admiratrices. Le "Kaiser de la chanson arabe", comme le surnomment ses fans de par le monde, n'a rien perdu de son élégance, de sa verve scénique, de sa virtuosité vocale et de la beauté de son style lyrique et romantique. Et c'est tout volontiers que le public s'est laissé porter par le rythme de ses œuvres les plus mélodieuses, telles les mémorables "Khayartouki" (je t'ai choisie), "Zidini ichqan" (charme-moi encore), "Aalamani houbouki" (t'aimer m'a appris), "Akrahouha" (je la déteste) et "Madrassat el-houb" (l'école de l'Amour). Kadem Saher et son orchestre ont en outre littéralement enflammé l'auditoire en rendant hommage à la grande figure de la poésie arabe, feu Nizar Kabbani (1923-1998) dont les textes constituent le noyau de son canevas intégralement dédié à la femme, à l'instar de "Ach'hadou". Le clou de la soirée a été sans conteste le moment où l'artiste irakien s'est drapé de l'emblème national algérien en entonnant "îd Biladi" de la regrettée Warda El-Djzaïria, admirablement combinée avec sa chanson "Aachat baladi el jamila", suscitant par là même de stridents youyous et des salves d'applaudissements en stand-ovation. Les spectateurs garderont assurément de ce concert l'image d'un artiste fortement attaché à la culture arabe et qui a fait sienne la joie du peuple algérien à l'occasion de la célébration du 50ème anniversaire de son indépendance. "Il y a tellement de similitudes culturelles entre l'Algérie et l'Irak, et je n'aurai de cesse de chanter la Paix et l'espoir d'un avenir meilleur pour la jeunesse arabe et les générations futures", avait-il confié à la presse peu avant sa montée sur scène. Des artistes en provenance de 19 pays participent à ces festivités organisées par l'Assemblée populaire communale (APC) d'Oran depuis le 30 juin et jusqu'au 8 juillet prochain. Après les concerts animés par Cheb Mami, la libanaise Najwa Karam et l'irakien Kadem Saher, le public du Théâtre de verdure a rendez-vous, mardi soir, avec le chantre du raï moderne Cheb Bilal qui sera précédé par une prestation sur scène du ballet de danse moderne "Les Orientales".