Le lancement officiel des festivités de célébration du cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie a été donné mercredi à Alger par un spectacle chorégraphique alliant la danse, la musique le théâtre et la poésie dans une fresque, intitulée "Les héros du destin", retraçant l'histoire de l'Algérie depuis la guerre de libération. Le spectacle présenté au Centre des arts de Sidi fredj (Casif) en présence du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a été conçu et réalisé par le chorégraphe libanais Abdelhalim Caracalla et produit par l'Office national de la culture et de l'information (Onci). Sur une scène noire, spécialement montée pour l'événement se dressait un dôme, mobile et divisible en quatre partie donnant des arches par lesquelles transitaient les 500 artistes algériens (acteurs, chanteurs, danseurs de ballet, troupes folkloriques et danseurs de hip-hop) en provenance des différentes régions du pays. Le scénario du spectacle se basait sur des étudiants algériens venus pour un cours d'histoire le jour de la fête de l'indépendance, avant l'arrivée du professeur les étudiants expriment leur joie en dansant et en récitant des poèmes à l'honneur des martyres de la liberté. L'arrivé du professeur projette les étudiants dans un voyage dans l'histoire de l'Algérie. La première halte du voyage s'arrête à l'époque coloniale avec la mise en scène d'une réunion d'officiers français discutant de la violence de l'Organisation de l'armée secrète (Oas) et exigeant aux soldats un maximum de violence à l'encontre des algériens. Après un bref tableau mettant en scène le déclanchement de la révolution et la guerre de révolution, un grand drapeau algérien fait son apparition pour entamer un large tableau dédié à l'indépendance et illustré par la chanson de Abderrahmane Aziz "Mohamed mabrouk aâlik" interprété par une chorale, et par des chorégraphies très proches de la "debka" (danse du moyen orient). Plusieurs chanteurs algériens ont apporté leurs touche à ce tableau notamment Mohamed Lamine, Massi et les participants d'Alhane oua chabab, Abdelouaheb Djazouli et Mohamed el Kord. Durant toute la durée du spectacle des vidéos tournées dans les rues d'Alger étaient projetées sur les écrans au dessus de la scène ainsi que des photos et des coupures de journaux d'époque. La plus grande partie du spectacle était consacrée à la construction de l'Algérie indépendante. Sur un fond de discours du défunt président Ahmed Ben Bella, le chorégraphe a mis en scène la réflexion des décideurs de l'époque autour des infrastructures fondamentales du pays dans les domaines de l'éducation, la culture, l'agriculture, l'industrie et la santé. La suite de la fresque revient sur la politique du défunt président Haouari Boumediene, mettant en scène ce dernier redistribuant les terres aux agriculteurs algériens et encourageant l'édification des premières infrastructures industrielles de l'Algérie représentées par des danseurs en costumes d'ouvriers. Après un bref passage sur les années 80 illustrées par un extrait de discours du président Chadli Bendjedid, le réalisateur du spectacle a consacré un volet, "émouvant" selon des spectateurs, à la décennie noire mettant en scène de façon théâtrale la peur et les incertitudes qui minaient le quotidien des algériens à l'époque. Ce tableau était illustré par une création vidéo montrant des fantômes dansant dans le noir appuyé par les extraits de discours des présidents Mohamed Boudiaf, Ali Kafi et Liamine Zeroual. Le dernier thème abordé par le chorégraphe était axé sur la politique de la concorde et de réconciliation nationale prônée par le président Abdelaziz Bouteflika, ainsi que les grands accomplissements de l'Algérie durant la dernière décennie. Le final du spectacle a été réservé à des troupes de danse folklorique représentatives de toutes les régions du pays. A la fin des "Héros du destin" le chorégraphe, accompagné du directeur général de l'Onci, Lakhdar Bentorki, a offert une cape conçue par ses soins au président de la République avant que ne retentisse l'Hymne nationale algérienne peu avant minuit, heure à laquelle le ciel de Sidi Fredj s'est illuminé d'un impressionnant spectacle pyrotechnique lancé à partir de navires proche de la côte. La fresque "Les héros du destin" s'est jouée en présence du président de la République, de hauts responsables de l'Etat, de membres du gouvernement, des personnalités historiques, ainsi que des représentants du corps diplomatique accrédité à Alger. Le spectacle sera rejoué au Casif pour le public le 5 ,6 et 7 juillet avant de partir en tournée à Oran et Constantine.