La politique de fabrication de produits prothétiques et orthétiques en faveur du bien-être des personnes à mobilité réduite s'est développée progressivement en Algérie qui célèbre cette année le cinquantenaire de son indépendance. Répondant aux exigences de la modernisation, cette "industrie" destinée, au lendemain de l'indépendance du pays, à alléger les souffrances des victimes de guerre de libération nationale, contribue aujourd'hui à l'insertion des personnes et couvre les besoins spécifiques de malades de façon globale. Les appareillages orthopédiques, étaient destinés dès l'indépendance de l'Algérie en 1962, à la prise en charge des victimes de la guerre de libération nationale au moyen d'ateliers mobiles (camions aménagés). Quant à la fabrication de ces appareillages, elle était à cette époque assurée par les établissements étrangers "Lebre", situés jadis à la place des martyrs (Alger). Après l'indépendance, le souci consistait à assurer la disponibilité des produits essentiels, notamment les prothèses destinées aux amputés et les orthèses aux patients présentant des déformations orthopédiques au niveau des membres. Auparavant, fabriqués en bois et moins souples, ces appareillages (prothèses) pesaient environ 15 kg, alors que le corset qui est un organe de correction des déformations de la colonne vertébrale, était à cette époque fabriqué en plâtre. Par la suite, les efforts étaient orientés vers des améliorations progressives du produit dans le but d'assurer la promotion et le développement de ce secteur. En effet, en 1972, la Caisse nationale de la sécurité sociale avait repris les établissements "Lebre" et créé par la suite le Centre national d'appareillages orthopédiques (CNAO) Durant les années 1980, le même produit (prothèses) qui était fabriqué en acier et cuir et pesait environ 8 kg, a été développé durant la période 1990-2010 en utilisant le plastique et le poids avait reculé pour atteindre 6 à 4 kg. L'évolution de la fabrication des prothèses est donc passée de l'utilisation du bois, de l'acier, du cuir puis du plastique, à l'emboîture sous forme de quillon à un pied dynamique. Après 50 ans d'indépendance, la prise en charge en appareillages profite actuellement à 250.000 patients, dont les bénéficiaires des appareillages orthopédiques et des aides techniques à la marche. Il s'agit notamment des personnes handicapées de naissance, les personnes atteints de la scoliose, les diabétiques, les victimes d'accidents de la circulation et de travail. Les personnes stomisées (qui ont subi une intervention chirurgicale qui consiste à créer une ouverture artificielle et nécessite utilisation des poches), sont parmi le nombre global de ces patients. Les appareillages pris en charge par l'ONAAPH Les appareillages destinés à l'ensemble de ces patients sont pris en charge par l'Office national de l'Appareillages et Accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH) créé par décret N° 88-27 du 9 février 1988 avec un statut juridique d'entreprise publique à caractère industriel et commercial "EPIC". La mission de l'office, est la réalisation des objectifs ayant pour sujet, la rééducation, la réadaptation et la réinsertion des personnes handicapées. "Assurer la réalisation des appareillages et aides techniques à la marche pour personnes handicapées, organiser et assurer la maintenance des produits d'appareillage, aides techniques à la marches et accessoires et de participer à l'élaboration des normes en matière d'appareillages", figurent également parmi les missions de l'Office. Trois domaines d'activités stratégiques sont inscrits dans le cadre de la prise en charge gérée par l'ONAAPH, dont les appareillages orthopédiques qui sont fabriqués localement dans les unités de production de l'office (prothèses, orthèses, des attelles), alors que la matière première est importée de l'Europe. Développer d'autres activités stratégiques La deuxième activité stratégique de l'office porte sur la prise en charge en matière d'aides techniques à la marche, notamment les fauteuils roulants dont la production est 100% locale, en plus des voiturettes et des poussettes pour les enfants ayant une insuffisance moteur cérébrale (IMC). L'évolution de la voiturette est passée du démarrage à tirette durant les années 1990 au démarrage à moteur complètement rénové en 2012. L'ONAAPH assure également une prise en charge dans le domaine de l'audiologie, par l'importation de l'appareillage audiologique (aides auditives), pour la disponibilité de produits couvrant tous les types de surdités. Par ailleurs, des négociations sont en cours entre l'ONAAPH et la sécurité sociale pour assurer des produits modernes beaucoup plus légers et souple qui pèseront entre 800 g à 2 kg. en utilisant de nouveaux matériaux notamment la fibre en carbone, selon des responsables à l'Office. La production de ces nouveaux moyens s'inscrit dans le cadre du développement des capacités de production de l'ONAAPH et de l'intégration de nouvelles techniques de fabrication dans le processus d'appareillage conformément aux orientations stratégiques de l'Etat pour faire face à la mondialisation". Assurer la "disponibilité" du produit pour une "prise en charge immédiate" et "plus correcte" des personnes handicapées, représentait également parmi les objectifs. L'intégration de nouvelles technologies dans la conception, la fabrication et le réglage des appareillages orthopédiques a été un défi relevé pour une meilleure insertion des assurés sociaux particulièrement les personnes handicapées, dans la vie sociale.