La musique arabo-andalouse était à l'honneur mercredi soir à Oran à la faveur d'un concert animé par l'association locale "Nassim El-Andalous", l'une des principales formations algériennes versées dans ce genre musical. Cette soirée a drainé un public nombreux, rapidement conquis par la richesse et la beauté des sonorités produites par l'orchestre oranais composé d'une palette d'artistes virtuoses de divers instruments à cordes tels le rbab, le violon, le luth, la kouitra, la mandoline et d'autres outils à percussion. La manifestation a été animée en plein air, dans l'enceinte de l'Institut de développement des ressources humaines (IDRH) situé à "Haï El-Menzah" (ex-Canastel), et ce, dans le cadre du programme d'activités culturelles élaboré par cet établissement à l'occasion du mois de Ramadhan. Initié en partenariat avec l'Institut culturel espagnol "Cervantès", cet événement a été également agrémenté par la participation du guitariste espagnol Jagoba Santos et de la soliste algérienne Lila Borsali. Le concert a été ponctué par une séance didactique autour des notions fondamentales de la musique arabo-andalouse, présentée par le président de l'association "Nassim El-Andalous", Youcef Dali qui a abordé dans ce contexte la forme poétique dite "mouashah". "Le mouashah est une musique à strophes qui connut son apogée au 12ème siècle après avoir été créée par Zyriab, le père de la musique andalouse, et développée ensuite par Ibn Baja", a expliqué M. Dali, ajoutant que cette forme a encore évolué au fil du temps avec un autre genre appelé "zajjal" qui se caractérise par l'aspect dialectal de son contenu. L'assistance a reçu en outre des éclairages sur la structure de la Nouba, appellation désignant l'ensemble des morceaux exécutés par étapes successives, intitulées "M'çadar", "Btayhi", "Darj", "Inciraf" et "Khlass". D'autres termes techniques apparaissent dans la terminologie actuelle de la musique andalouse, selon les variantes poétiques spécifiques à chacune des trois grandes écoles algériennes, à savoir celles d'Alger, de Constantine, et de Tlemcen dont se revendique l'association "Nassim El-Andalous". Dans une déclaration à l'APS, M. Dali a fait savoir que près de 6.000 jeunes talents ont été formés au sein de son association dont la création remonte à 1968 et qui a été récompensée, depuis, lors de plusieurs festivals algériens et étrangers, notamment en France, en Jordanie, au Maroc, aux Pays-Bas et en Tunisie. Cette association qui est domiciliée au Centre culturel "Moubarek El Mili", au centre-ville d'Oran, escompte une réponse favorable à sa demande formulée auprès de l'administration compétente en vue bénéficier d'une infrastructure spacieuse, à même de permettre la formation d'un maximum de jeunes musiciens.