Album n Passionnée de musique andalouse depuis sa plus tendre enfance, Kahina Boussafeur vient de se lancer dans la nouba par la sortie d'un premier album dans le mode mezmoum. Une voix chaude et sensuelle, un regard rêveur frôlant la mélancolie, et un luth comme instrument favori, font la particularité de cette jeune artiste qui a décidé d'enregistrer une nouba complète, fruit de ses huit années passées à l'association des Beaux-Arts d'Alger. Produit par l'Office national des droits d'auteur (Onda), l'album de Kahina n'a pas été conçu dans un but lucratif, mais plutôt pour être distribué à titre gracieux lors des festivals et différentes rencontres artistiques dédiées à la musique andalouse. «Je n'ai pas fait cette nouba dans un but commercial, mais plutôt pour me faire connaître en tant qu'interprète. Je voulais aussi présenter une synthèse de mes huit années de formation au sein de l'Association des Beaux-Arts d'Alger, sous la direction d'El-Hadi Boukoura, qui m'a beaucoup encouragée à enregistrer cet album», souligne Kahina qui est toujours membre de l'association. «L'interprétation de ce genre musical, qui doit être protégé, me procure beaucoup de plaisir. A travers ma première nouba mezmoum, qui sera archivée chez l'Onda, je pense que j'ai pu contribuer, un tant soit peu, à sa sauvegarde, en attendant d'autres projets», relève-t-elle. La nouba, qui est entamée par un inquilab dans le mode aâraq Ya men li qualbi, comprend un m'çadar, Ya me saken sadri, un btayhi, Bakir ila chadin, un derdj, Atani rassoul, deux insirafs, Naâchakou min el ghizlane et Ya lahd el ghazala, un insiraf-khlasse, Fihoum ghazali, et se termine par deux khlasses, Ma nechki chakia et Ya rouhi oua ya rihani. Selon, M. Boukoura, qui a assuré la direction artistique de l'album, la nouba interprétée par Kahina «compte des pièces très peu connues et même inexistantes chez le large public, comme le premier insiraf ou le derdj, avec une version totalement différente de celle qui est transmise dans l'ensemble des associations de musique andalouse». Il a précisé que le m'çadar qu'elle interprète est la version de Nathan Edmond Yafil (1874-1928), le fondateur de la première association de musique andalouse El-Moutribia d'Alger, en 1911. Y. I.