Sublimes, magnifiques, extraordinaires �taient les journ�es nationales consacr�es � la musique arabo-andalouse dans le milieu des jeunes artistes et m�lomanes port�s sur ce genre si pr�cieux de la musique traditionnelle alg�rienne. Ainsi, Mostaganem aura v�cu quatre jours de bonheur au rythme des gammes ch�res � Zyriab. De tout jeunes musiciens et solistes, venus des quatre coins du pays, nous mettront chaque soir sur un nuage. L��vasion vaut le coup, tellement le beau succ�dera au beau au son de la kouitra, du luth et du quan�n. Une ambiance bon enfant sans pareille a agr�ment� des soir�es de r�ve dans une salle bleue superbement d�cor�e pour la circonstance. Quant � l�auditoire, on avait l�impression qu�il a �t� choisi, l�ambiance �tait agr�able. Form�e surtout de familles, l�assistance est assidue et suit avec int�r�t les vagues musicales propos�es sur sc�ne. Des notables de la ville, malgr� leur �ge avanc�, tenaient � terminer la soir�e. Portant des trois-pi�ces, n�ud papillon et �chachiet tourk�, ils �taient vers une heure du matin �veill�s et on ne peut mieux branch�s sur ce qui se passait sur sc�ne. C�est d�ailleurs dans un silence olympien que nos jeunes artistes s�adonneront � c�ur joie � leur v�ritable passion. Plusieurs associations de cr�ation r�cente confirmeront avec brio leur douce ascension. Il s�agit d�Ibn-Badja de Mostaganem, El Djeadia de Boufarik ou encore El Maghdiria de Mascara. Dans les orchestres qui se succ�daient et contrairement aux autres genres musicaux, la discipline est de rigueur parmi les musiciens. En voyant certains d'entre eux manipuler avec aisance et �l�gance de vieux instruments de tradition ancestrale, on a la chair de poule. Ainsi des jeunes �g�s � peine de vingt ans jouaient de ces instruments. Bref, les n�uds papillon s�entrem�laient all�grement aux somptueux karakous, serouels, blouza et kaftans dont �taient par�es les non moins sublimes jeunes filles. C�est donc � la faveur d�une excellente organisation que ces joutes musicales se sont d�roul�es avec, � la cl�, des soir�es vari�es sur des airs de malouf constantinois, de sana� et de gharnati. Et puis quel plaisir de voir des villes comme Mascara ou Sougueur dignement repr�sent�es par d�aussi fringantes associations de musique andalouse. Des r�gions pourtant connues pour leur patrimoine artistique dans le genre b�douin. Cela d�montre, si besoin est, qu�effectivement, un effort colossal a d� �tre d�ploy� pour un tel objectif : faire p�n�trer un germe de musique tout � fait �tranger aux habitudes et traditions artistiques des populations de ces r�gions du pays o� la po�sie populaire et le folklore constituent de sacr�es richesses de notre patrimoine culturel national. Toujours est-il qu�un �ventail de noubas vari�es nous auront �t� ex�cut�es un peu chaque soir par ces virtuoses de demain. Du msadar et du darj � plusieurs niveaux, il y en a eu pour tous les go�ts en passant par du bta�hi puis un doux insiraf avant de taper des mains et marquer des pas de danse dans l�ambiance d�un khlass bien de chez nous. Cela dit, la soir�e de mercredi dernier, nous aura r�v�l� un orchestre toujours �gal � lui m�me, celui du Fen oua nachat de Mostaganem, dirig� d�une main de ma�tre par le valeureux chef d�orchestre, chercheur et professeur de musique, Mohamed Hma�dia. Avec une panoplie de jeunes virtuoses � l'image de Hamza Ben Brahim, le violoniste, ou encore la superbe jeune star de l�andalou, Lamia Batouche, qui est sans doute la soliste la plus sollicit�e, la troupe de Noureddine Benattia a su nous embarquer pour un voyage de r�ve. Un istikhbar de Lamia, d�ailleurs, qui en dit long sur ses �normes capacit�s et son immense talent. Cependant, il est dommage que les conf�rences pr�vues au programme de ces journ�es n�aient pas �t� exploit�es � bon escient, vu le choix peu ad�quat des horaires fix�s � cet effet. Il aurait �t� sans doute pr�f�rable que ce genre de rencontres soit programm� entre 18 et 19h30 � la salle Rouge au profit d�un public int�ress� et rang� aux d�bats du genre. En conclusion, il est utile de rappeler que cette grandiose manifestation fut une totale r�ussite de bout en bout. Elle aura permis aux Mostagan�mois de d�couvrir de beaux restes de Zyriab encore � travers l�Alg�rie. Cette rencontre nous aura renseign� sur bien des aspects de la chose que nous ignorions auparavant. En un mot, la culture �tait bel et bien � l�honneur. S�il vous pla�t, faites encore durer le plaisir dans les ann�es � venir.