La Ligue française des droits de l'homme (LDH) a fustigé vendredi ce qu'elle a qualifié de "stigmatisation nauséabonde" suite aux expulsions ces derniers jours d'étrangers, notamment des Roms, du territoire. Tout en se déclarant "inquiète" face à une continuité de l'action des pouvoirs publics, elle estime que cette politique s'inscrit "en faux avec les engagements du candidat François Hollande". A ce titre, l'Ong rappelle les promesses du candidat François Hollande qui, dans un courrier adressé à la Ligue, s'engageait dans les termes suivants : "Je souhaite que lorsque des campements insalubres sont démantelés, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d'un endroit sans solution. Cela les conduit à aller s'installer ailleurs dans des conditions qui ne sont pas meilleures". "De fait, aujourd'hui comme hier, les expulsions sèches, loin de régler les problèmes posés, ne font que les exacerber et leur exploitation médiatique renforce une stigmatisation nauséabonde", déplore la LDH, qui dit s'inquiéter du "peu d'empressement" du ministre de l'intérieur, Manuel Valls, à recevoir les associations qui £uvrent sur le terrain aux cotés des populations résidentes et Roms. Pour l'Ong, il y a "urgence" à réunir les préfets, les collectivités locales (région, département, commune) avec les associations pour trouver des solutions sur chaque terrain, pour envisager des réponses qui s'inscrivent certes dans les décisions de justice mais respectent le droit au logement, à l'accompagnement social, notamment des mineurs, et protègent les personnes en précarité. Après des évacuations successivement à Saint-Etienne, Grenoble, Aix-en-Provence, La Courneuve, plus de 300 personnes dont des enfants en bas âge ont été expulsés mardi dernier de campements situés à Vaux en Velin et Villeurbanne, près de Lyon, sans proposition de relogement. Une autre évacuation a eu lieu mercredi dans le XIXe arrondissement de Paris. Entre 15.000 et 20.000 Roms venus de Roumanie et de Bulgarie vivraient en France. Outre les campements illégaux, certaines familles vivent à même la rue à Paris, trouvant parfois refuge dans des cabines téléphoniques comme à la place de la Bastille, au coeur de la capitale française.