Un projet portant sur la révision de la durée du repos biologique pour la pêche au chalut prenant en compte la spécificité de chaque zone côtière et chaque espèce est en cours d'étude, a indiqué mardi à Alger une source responsable au ministère de la pêche et des ressources halieutiques. "Le ministère étudie un projet visant à adapter la période du repos biologique aux spécificités des différentes zones côtières et espèces", a précisé une responsable de la communication au ministère, Mme. Yasmine Khazem, en marge de la cérémonie d'installation du nouveau bureau de la chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture (CAPA). Les durées de repos biologiques seront déterminées à partir des travaux de recherche que mènent les scientifiques du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA) depuis quelques mois, a-t-elle ajouté. Une campagne d'évaluation des ressources démersales avait été effectuée en mai dernier par une équipe de chercheurs algériens à bord du navire scientifique ''Grine Belkacem''. Outre l'actualisation des données concernant l'état d'exploitation des ressources démersales et des fonds chalutables, cette campagne vise à collecter les informations sur la tendance de croissance des différentes espèces sur laquelle sera basée cette nouvelle mesure. Appliquée en Algérie depuis 1894, la période du repos biologique est jugée "trop longue" par les pêcheurs, car elle encourage aussi la pêche illicite, selon des professionnels du secteur. Sa durée s'étale actuellement du 1 mai au 31 août, mais elle devrait être ramenée à deux mois à partir de 2013. Le gouvernement avait également décidé d'indemniser, à partir de l'année en cours, les marins pêcheurs qui ne pêchent pas durant cette période en leur accordant l'équivalent du SNMG (18.000 DA) par mois. Cette mesure concernera 5.000 professionnels sur les 50.000 que compte le secteur. Cependant, beaucoup de professionnels s'interrogent sur l'efficacité du repos biologique, qui n'arrive pas à préserver les ressources halieutiques, selon les spécialistes de la pêche. Cette situation impose le recours au développement de la recherche scientifique pour déterminer des périodes de repos biologique flexibles, selon la responsable. Concernant les infractions enregistrées durant cette période, Mme. Khazem a indiqué que la nouvelle loi sur la pêche prévoit de lourdes sanctions contre ceux qui ne respectent pas la période du repos biologique. "Le ministère travaille sur l'actualisation de la loi 01-11 relative à la pêche, et la révision des sanctions de non-respect de la période du repos biologique est parmi les préoccupations majeures", a souligné Mme. Khazem. De son côté, le nouveau président de la CAPA, Chouib Akkab a appelé au respect de la réglementation en travaillant en association avec l'administration et les scientifiques. Selon M. Akkab, le taux des ressources pêchées est passé de 30% à 80% sur une période de 10 ans, ce qui affaiblit le stock pêchable d'un an à l'autre. "La flotte de la pêche n'utilisait que 30 à 40% des stocks pêchables dont l'Algérie dispose, les 60 % restants servaient à la régénération des ressources. Actuellement, 80 à 90% des stocks sont pêchés, et les 20% restants ne sont guère suffisants pour rattraper le déficit", a-t-il expliqué. Pour M. Akkab, la problématique ne réside pas uniquement dans la période du repos biologique, mais surtout dans le phénomène de la surpêche.