Des formations politiques tunisiennes ont condamné les actes de violence qui ont ciblé le siège de l'ambassade américaine à Tunis en guise de protestation contre le film américain insultant le prophète et ce, après "les débordements des manifestations de leur cadre pacifique", selon leur communiqué. Des centaines de Tunisiens avaient envahi vendredi le siège de la représentation diplomatique américaine à Tunis pour protester contre le film américain insultant le prophète et qui se sont transformées en des affrontements avec les forces de l'ordre faisant 4 morts et 49 blessés. Ainsi, le mouvement islamique Ennahdha a condamné l'attaque contre l'ambassade américaine ou toute autre ambassade, réitérant le "devoir" de protéger les missions diplomatiques étrangères. Ennahdha a demandé aux autorités tunisiennes l'ouverture d'une "enquête sérieuse" sur ces évènements pour déterminer "les auteurs de ces actes de violence qui ont causé la mort de plusieurs personnes". Il a dénoncé en outre, l'"exploitation" par des groupes "suspects" de la grogne des masses après les atteintes aux symboles dans le but d'"inciter" à la manifestation et d'outrepasser la ligne "pacifique et civilisationnelle de celle-ci par le recours à l'usage de la force". Pour sa part, l'"Appel de la Tunisie" a estimé que le "dérapage" vers des actes de violence était un phénomène étranger à la "culture et valeurs sociales des Tunisiens", rappelant que la riposte à la provocation "est tout aussi grave" que le film américain en question. Le parti Al Moubadara a, lui, dénoncé tout acte de violence quels qu'en soient les motifs, mettant en garde contre le danger de la provocation et de l'extrémisme aveugle. Il a souligné à ce propos, l'importance de l'"attachement" au dialogue en tant que moyen civilisé pour "éviter" des pertes humaines et matérielles, appelant les Tunisiens au "respect" des représentants des pays amis et frères sur le sol tunisien. D'autre part, le parti des travailleurs tunisiens a condamné le "recours" des forces de l'ordre à l'usage de balles réelles contre les manifestants appelant les autorités tunisiennes à ouvrir une "enquête" sérieuse et indépendante autour de ces évènements. Le parti a affirmé que l'attaque de l'ambassade américaine était le fait du film qui insulte les symboles musulmans mais aussi le fait d'actes de "pour transformer la révolution pour la liberté, le travail et la souveraineté nationale en un conflit confessionnel. Le parti du Congrès pour la république a condamné quant à lui, tous les actes de violence qui ont ciblé les ambassades et représentations étrangères dénonçant "les atteintes" aux symboles musulmans. Il a appelé le gouvernement tunisien à "assumer pleinement ses responsabilités" pour faire face aux groupes qui constituent une menace pour la sécurité et la stabilité du pays. Le parti Ettahrir a estimé de son côté, que les évènements étaient l'expression d'un "élan populaire spontané non encadré" pour exprimer la position des populations à l'égard du film insultant le prophète et de la politique américaine en général. Le porte-parole du parti Ettahrir, Rédha Belhadj, a indiqué que les autorités tunisiennes doivent "assumer seules la responsabilité du chaos". Il a d'autre part dénoncé les actes de violence quels qu'en soit leur origine, estimant nécessaire d'examiner le recours aux balles réelles contre les manifestants. Par ailleurs, les autorités tunisiennes avaient affirmé auparavant "sa résolution à faire face à tous ceux qui constitue une menace pour la sécurité et la stabilité du pays" et "ne tolèrent pas que le pays devienne un refuge pour le terrorisme international". Elles ont réitéré la prise de mesures "nécessaires" pour la protection des ambassades et missions diplomatiques et la protection des communautés étrangères en Tunisie.