L'Algérie et l'Egypte sont toujours animées de la volonté politique visant à lier les deux Etats par des programmes de coopération "que nous oeuvrerons sans cesse à promouvoir", a affirmé le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. Dans un entretien au journal égyptien "Al Ahram" sur les moyens de développement de la coopération entre l'Algérie et l'Egypte (publié mercredi), M. Medelci a indiqué que "des efforts positifs ont été consentis au cours des dix dernières années. Bien que la coopération bilatérale n'a pas atteint un niveau appréciable, ce dernier demeure toutefois encourageant par rapport à la période précédente". M. Medelci a exprimé le souhait que l'avenir soit prometteur, soulignant que l'Algérie assure un climat favorable aux investisseurs, un climat, a-t-il ajouté, évalué positivement par les institutions internationales. S'agissant de la situation en Syrie, M. Medelci a souhaité qu'"une solution arabe puisse être trouvée rapidement à la crise syrienne". Il a souligné dans ce sens que "la coopération arabo-onusienne qui s'est traduite par la désignation de Kofi Annan puis Lakhadar Brahimi dernièrement, devrait constituer un pas en avant vers le règlement de la crise qui a dépassé les frontières syriennes". Pour ce qui est de la possibilité de parvenir à une solution consensuelle en Syrie comme ce fut le cas au Yémen, le chef de la diplomatie algérienne a souligné à ce propos : "Nous souhaitons parvenir à une solution à la crise syrienne comme ce fut le cas au Yémen. Il y a une similitude entre les deux expériences. Je souhaite que la Ligue arabe puisse parvenir à cette solution". "La crise syrienne est sortie du cadre arabe. Actuellement nous nous trouvons face à une seule alternative, celle de participer à la résolution de la crise syrienne avec nos principes et notre volonté, en prenant en compte le fait que les pays arabes ne sont pas d'accord sur une solution unifiée à la crise en Syrie". Il a dans ce sens estimé que les pays du voisinage doivent participer à une solution définitive à la crise "qui a dépassé les frontières syriennes". Selon M. Medelci, l'initiative, lancée par le président égyptien et qui compte l'Egypte, l'Arabie saoudite, la Turquie et l'Iran, devrait donner un nouvel élan à la médiation" au cas où un accord se dégagerait sur la solution à adopter pour en mettre fin à la crise. Concernant les relations inter maghrébines et l'impact de la question sahraouie sur l'Union du Maghreb arabe (UMA), M. Medelci a affirmé qu'il n'existe aucun lien entre l'UMA et la question sahraouie, ajoutant que le problème du Sahara "n'a pas empêché le lancement d'une réflexion autour de l'édification du grand Maghreb, l'intégration et le renforcement des relations". Il a ajouté que les changements enregistrés sur le plan international et dans la région arabe (le printemps arabe) "nous laissent optimistes quant à l'avenir", vu que les régimes commencent à s'orienter vers une véritable démocratie et l'économie libre, ce qui "nous incite à oeuvrer avec force à la concrétisation de l'intégration maghrébine, dont nous avons besoin au même titre que le monde arabe". L'Algérie "n'est pas partie prenante dans le conflit du Sahara Occidental" et "nous attendons depuis longtemps que les deux parties au conflit du Sahara occidental (Maroc et Front Polisario) règlent leurs problèmes dans le cadre de l'ONU et parviennent à une solution mutuellement acceptable", a souligné M. Medelci. S'agissant de la situation sécuritaire prévalant dans la région, le ministre a précisé que toute la région "est mobilisée pour lutter contre le terrorisme", rappelant que la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'UMA le 9 juillet dernier à Alger visait la mise en place d'une stratégie maghrébine unifiée de lutte contre le terrorisme. Les parties concernées oeuvrent sérieusement à combattre ce phénomène", a-t-il affirmé.